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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 2
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Blanc, Charles: Grammaire des arts décoratifs pour faire suite à la grammaire des arts du dessin, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0107

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

jours relatif et individuel, l’unité ne peut être que celle du caractère,
qui, sous peine de n’être pas, est essentiellement un. Et comment
exprimer un caractère sans être guidé par une idée préconçue, par un
premier sentiment? Il y a donc une harmonie morale à établir ici en
même temps qu’une harmonie optique. C’est pour cela que les femmes
ont inventé ce qu’elles nomment proprement le costume, c’est-à-dire un
ensemble de toilette combiné d’avance sur une seule couleur, ou jouant
sur deux teintes voisines, comme vert olive et vert tendre, biche et
marron, pensée et mauve, ou bien sur deux tons opposés et tranchants,
comme capucine et turquoise, soufre et grenat, bouton-d’or et violet,
ou bien encore sur deux couleurs simplement différentes, comme gris-
perle et rose de Chine. Ces deux teintes principales doivent constituer
l’harmonie du vêtement féminin, soit par la répétition, soit par le con-
traste, soit par la consonnance, soit par tous ces moyens à la fois.

Supposons, pour commencer, le vêtement d’un seul ton : la robe est
de taffetas gris-fer. Si la tunique est de même, et le chapeau assorti,
l’harmonie se définira ici par l’unité. Mais pour que l’unité ne soit pas
de la monotonie, il suffira de changer le tissu de la tunique et de le
faire en crêpe de Chine ou en cachemire. La teinte restant la même ne
sera pourtant pas, sur le cachemire ou le crêpe de Chine, absolument ce
qu’elle était sur le taffetas.

Que si la seconde jupe est d’une autre teinte que la première, mais
d’une teinte voisine, l’harmonie s’établira facilement par voie de con-
sonnance, c’est-à-dire à la condition qne l’une des deux couleurs sera
rappelée dans l’autre. La première jupe est-elle violette, la seconde
mauve, celle-ci peut être relevée de côté par un nœud violet, frangé,
dont la frange devra être assortie à la première jupe; mais ce nœud
violet sera séparé de sa frange par un tuyauté mauve. Au corsage mauve
faisant tunique avec la seconde jupe seront adaptées des basques vio-
lettes à franges pareilles. Sur ces basques se détachera une rosace
tuyautée mauve, et sur la rosace un nœud violet frangé à la taille. Dans
ce costume, qui est ce qu’on appelle proprement un costume camaïeu,
l’un des deux tons se distingue de l’autre et chacun a son écho dans la
toilette.

Maintenant, que les deux couleurs du costume soient tranchantes
comme bleu clair et paille, — c’est l’assortiment que produit dans la
nature la vue d’un champ de blé sur le ciel—, si la jupe bleue est
ornée d’une haute ruche plissée, les manches de la tunique paille auront
au parement un petit plissé bleu. Un fichu de dentelle noire garni de
rubans en taffetas bleu et arrêté à la ceinture par un gros nœud de
 
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