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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
jeune et imberbe, l’autre au contraire dans la force de l’âge. On sait com-
bien on les trouve fréquemment sur les bas-reliefs étrusques, mais traités
dans un style tout différent. Sur les urnes de Pérouse et de Florence ce
sont avant tout des personnages tristes, les ministres repoussants d’une
cruelle nécessité ; ils n’ont rien de la gravité douce, de la bonté même
qui nous frappe ici sur ces figures.
Les Étrusques et les Grecs avaient eu un fonds très-riche de croyances
communes. De ces sentiments et de ces idées les peuples helléniques firent
à leur insu deux parties; ils gardèrent la première, mais en la transfor-
mant; ils abandonnèrent la seconde aux habitants les plus obscurs des
campagnes; comme on 11e la retrouve plus dans la poésie ou dans l’art,
on suppose ou qu’elle avait tout à fait disparu, ou qu’elle n’avait jamais
existé. Elle a survécu à une si longue suite de siècles; elle se conserve,
elle a repris une vie nouvelle dans les chants de la Grèce moderne. —
Rapprochez des plus étranges bas-reliefs de l’ancien art des Rasenniens,
des peintures primitives de la Grèce, les tragoudia qu’on répète encore
aujourd’hui et les chansons klephtiques, bien des mystères qui enve-
loppent les vieilles civilisations seront dissipés.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
jeune et imberbe, l’autre au contraire dans la force de l’âge. On sait com-
bien on les trouve fréquemment sur les bas-reliefs étrusques, mais traités
dans un style tout différent. Sur les urnes de Pérouse et de Florence ce
sont avant tout des personnages tristes, les ministres repoussants d’une
cruelle nécessité ; ils n’ont rien de la gravité douce, de la bonté même
qui nous frappe ici sur ces figures.
Les Étrusques et les Grecs avaient eu un fonds très-riche de croyances
communes. De ces sentiments et de ces idées les peuples helléniques firent
à leur insu deux parties; ils gardèrent la première, mais en la transfor-
mant; ils abandonnèrent la seconde aux habitants les plus obscurs des
campagnes; comme on 11e la retrouve plus dans la poésie ou dans l’art,
on suppose ou qu’elle avait tout à fait disparu, ou qu’elle n’avait jamais
existé. Elle a survécu à une si longue suite de siècles; elle se conserve,
elle a repris une vie nouvelle dans les chants de la Grèce moderne. —
Rapprochez des plus étranges bas-reliefs de l’ancien art des Rasenniens,
des peintures primitives de la Grèce, les tragoudia qu’on répète encore
aujourd’hui et les chansons klephtiques, bien des mystères qui enve-
loppent les vieilles civilisations seront dissipés.