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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 3
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Demay, Germain: Les sceaux du Moyen Âge, [3]: étude sur la collection des archives nationales
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0264

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252

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à la princesse ceux qu’il avait gravés pour les remplacer. Marguerite les
remit de la part de l’empereur Charles Y au chancelier Jérôme van der
Noot, lui ordonnant en user léaulment et deuement.

On peut voir dans les archives de la ville de Douai plusieurs types
de matrices de la ville cancellées.

DES MATRICES APRÈS LA MORT DE LEUR POSSESSEUR.

Il était d’usage, pour éviter la fraude après la mort, de briser les
sceaux ou de les enfermer dans les tombeaux.

Les bulles des papes étaient rompues publiquement, les types des
abbés étaient cassés en plein chapitre ou devant le maître-autel après
la grand’messe. Le sceau de Guillaume de Toucy, évêque d’Auxerre
(1182), fut enterré avec lui après avoir été brisé à coups de hache.

Nous avons déjà dit qu’avant d’être remis au prieuré de la Saussaie
les types des rois de France étaient déformés ou rompus. Cette précau-
tion ou plutôt ce devoir n’a pas toujours été bien accompli. Sully raconte
dans ses mémoires qu’à la mort de Henri IV le chancelier conserva le
sceau et scella pendant plus de cinq ans de fausses lettres patentes.

DES MATRICES FAUSSES.

Les mobiles qui guidaient les faussaires d’autrefois étaient assez
puissants pour que rien ne fut négligé dans l’exécution des matrices
fausses. Gravées avec autant de soin et de talent que les vraies, elles
auraient peut-être encore plus de prix pour nous si nous savions les
reconnaître. Nous ne le pouvons pas. Seulement les registres du criminel
nous apprennent que la falsification du sceau était l’objet d’une répres-
sion sévère. On infligeait au coupable une amende énorme et le bannis-
sement perpétuel. Un chevalier nommé Bouchard de Poîssy est con-
damné, en 1356, pour avoir fait fabriquer un faux sceau, au bannissement
de la ville et prévôté de Paris et à une amende de à,000 livres, somme
considérable pour le temps.

De nos jours, les musées et les collections particulières sont tribu-
taires des faussaires modernes. Leurs matrices ne sont plus gravées, elles
sont tout simplement fondues sur des cires originales ou surmoulées.
Aussi pour quiconque a l’habitude des procédés de la fonte, la fraude
est-elle grossière et facile à reconnaître. Le grain du sable qui a servi à
la confection du moule reste très-apparent sur le bronze; les fonds sont
arrondis, ils ont perdu leur fermeté primitive, on n’y distingue pas la net-
teté du coup de burin; déplus, le métal, en se refroidissant, subit un
 
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