Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Demay, Germain: Les sceaux du Moyen Âge, [3]: étude sur la collection des archives nationales
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0265

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES SCEAUX DES ARCHIVES NATIONALES.

253

retrait, de sorte que si l’on a la faculté de comparer la matrice fondue
avec un sceau original en cire, on constate que la prétendue matrice est
plus petite que l’épreuve qu’elle a la prétention d’avoir produite. C’est
le contraire qui devrait avoir lieu.

Nos lois n’ont pas de peines pour ces nouveaux contrefacteurs. Les
amateurs sont trompés, et des fondeurs qui se sont livrés à la reproduc-
tion non avouée de bronzes anciens ont pu arriver à la fortune par une
industrie qui mériterait uue répression sévère.

DES GRAVEURS ET DE LA FABRICATION DES MATRICES.

Les orfèvres du moyen âge présentent en germe dans leurs œuvres
les qualités que nous admirerons quelques siècles plus tard chez les
orfèvres italiens. Travailleurs consciencieux, ils s’étudiaient à acquérir
les connaissances applicables aux diverses branches de leur industrie,
traçant ainsi la voie à leurs successeurs delà Renaissance. Ils dessinaient,
composaient, étaient fondeurs, ciseleurs, repousseurs; ils gravaient aussi
les sceaux. Dédaigneux de s’affubler de la qualité d’artistes, négligeant
même de nous transmettre les signes de leur individualité, ils se sont
contentés, sous le nom modeste de tailleurs de sceaux} de nous léguer
une foule d’objets d’art pleins de goût et de finesse, et dont quelques-
uns peuvent passer pour de petits chefs-d’œuvre. Ils étaient loin cepen-
dant de posséder les ressources dont nos graveurs modernes disposent.
Le balancier n’était pas à leur service, et tandis que les artistes de nos
jours taillent leur modèle en relief d’après une maquette sculptée, les
anciens tailleurs de sceaux étaient réduits à graver en creux d’après un
dessin de leur invention ou fourni par quelque enlumineur en renom.

C’est ainsi que Jean van Nymmegen grava, en 1/i99, le sceau de Bra-
bant sur le patron dessiné par Liévin van Lathem ; que Jean van der
Perre grava les sceaux renouvelés à l’occasion de la majorité de l’archi-
duc, d’après les patrons de Jean van der Wyck dit van Bathele, peintre
d’armoiries en renom à Malines. A la même époque, Jean de Bruxelles,
peintre, fournissait des patrons pour le sceau de Charles-Quint. On voit
également dans la relation du voyage d’Albert Durer à Bruxelles que ce
maître fit le patron du sceau de Van der Perre.

L’excellent ouvrage de M. Pinchart, Recherches sur les graveurs des
Pays-Bas} auquel nous empruntons ces détails, nous donne d’autres
noms de tailleurs de sceaux.

Le plus ancien de cette série, Jean de Vaux, demeurant à Paris,
grava, en 1361, le nouveau sceau secret de Louis de Male.
 
Annotationen