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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 5
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Blanc, Charles: Grammaire des arts décoratifs pour faire suite à la grammaire des arts du dessin, [8]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0419

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GRAMMAIRE DES ARTS DÉCORATIFS.

b 03

ciselé, monté, tout brillant de ses gemmes taillées, polies et serties, com-
ment achèverait - il la grâce d’une femme s’il n’était pas lui-même
gracieux?

La première des gemmes est le diamant; mais il n’est pas toujours
pur. Il est souvent défectueux et impropre à la taille. Tantôt il est taché
de ces paillettes neigeuses qu’on appelle givres; tantôt il est piqué de
points formés par des matières hétérogènes, ou bien il est noué, c’est-à-
dire qu’il offre une cristallisation confuse, assez semblable aux nœuds du
bois. Le diamant est alors employé à faire de Xègrisée] on nomme ainsi
la poussière fine que l’on obtient en frottant deux diamants l’un contre
l’autre ou en pilant et en broyant des parcelles de ce cristal dans un
mortier d’acier. Cette poussière est la seule substance avec laquelle le
diamant puisse être ébauché, taillé et poli.

La taille du diamant était connue en Europe dès le commencement du
xve siècle, mais avant Louis de Berquen qui, en 1/i75, la soumit aux lois
de l’optique, la taille se pratiquait d’une façon arbitraire et imparfaite;
l’on ne savait pas donner toute leur intensité aux jeux de la lumière. Il
paraît même qu’au temps de Charles VII, les diamants étaient encore
portés quelquefois dans leur état naturel, tels qu’on les avait extraits de la
terre, puisque le fameux collier d’Agnès Sorel, celui qu’elle appelait son
carcan, était composé, dit-on, de diamants bruts. Aujourd’hui la taille
est arrivée à sa perfection.

On commence par égriser le diamant en le frottant contre un autre,
pour le dépouiller de la croûte terreuse qui l’offusque. Ensuite, s’il a une
mauvaise forme, on le débite par le sciage ou par le clivage. La première
opération se fait avec un archet sur lequel est tendu un fil de métal con-
tinuellement enduit d’égrisée, la seconde consiste à fendre le diamant,
au moyen d’un couteau d’acier, par un coup très-sec frappé dans le sens
des lames de la pierre, car le diamant, malgré son extrême dureté, peut
se casser facilement parce qu’il est formé, comme les autres cristaux, de
lames qui sont venues successivement et régulièrement s’appliquer sur
les faces d’un noyau primitif. Cela fait, on pétrit avec de l’égrisée et de
l’huile une pâte que l’on étend sur une meule d’acier horizontale, et le
diamant, étant pressé sur la surface de la meule, est usé et facetté par
une rotation très-rapide. Ainsi s’opèrent la taille et le polissage.

Autrefois on se contentait souvent de dresser en table les deux faces
principales et l’on abattait les côtés en biseau; mais on ne donnait cette
forme qu’à des éclats d’une qualité inférieure.

Les seules tailles usitées maintenant sont la taille en brillant et la
 
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