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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 5
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Rayet, Olivier: Métope trouvée à Ilion par M. Heinrich Schliemann
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0502

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Zi 82

par un cataclysme anté-historique. J’ai vu à Amorgos des vases de même famille, mais
d’un galbe déjà fort beau et d’une époque par suite bien postérieure, quoique assez
reculée encore : le cou en était renflé en forme de gorge, et, sur la panse, deux bou-
tons représentaient les seins. Mais c’est à Chypre que ces vases sont le plus nom-
breux, que la fabrication en a duré le plus longtemps, et que la figure humaine a été
imitée avec le plus de détails. Le Louvre en a plusieurs exemples, quelques-uns assez
archaïques et proches parents des ustensiles de la Troade. Parmi ceux d’époque récente,
le plus beau que je connaisse appartient à M. Eugène Piot : l’embouchure en est
modelée en forme de tête humaine, dont tous les traits sont parfaitement reconnais-
sables. Au reste, l’idée de comparer le vase à la femme et la femme au vase est trop
naturelle pour qu’on s’étonne de la rencontrer aux époques primitives, parmi des
peuples fort différents : en ce point, les Kanaques de Noukahiva se sont rencontrés
avec les anciens Chypriotes et l’Évangéliste avec les Troyens1. D’ailleurs ne voyons-
nous pas, dans presque toutes les langues, les mêmes mots servir à désigner les par-
ties du vase et celles du corps humain? Les Grecs ne disaient-ils pas la bouche, les
oreilles, les mains (aTojMov, «va, yûpi*)? Ne disons-nous pas nous-mêmes le cou, la
panse, le pied ?

Mais avant d’atteindre les couches profondes où il a trouvé tous ces restes de l’an-
tique civilisation troyenne, M. Schliemann a dû traverser la couche superficielle formée
des débris de la ville qui est venue, on ne sait à quelle époque, s’installer sur les
cendres de lTlion Homérique. —C’est aux ruines de cette nouvelle Ilion qu’appartient,
avec quelques inscriptions intéressantes, la Métope en marbre blanc dont la reproduc-
tion est jointe à cet article. Elle était placée à l’angle d’un des côtés d’un temple assez
important, peut-être celui d’Athènè-Iliade : de là sa forme carrée.

Cette Métope est la traduction sur la pierre des vers de l’hymne Homérique XXXI,
au Soleil :

... Xxfj.Ttpca S’à'/.TÏve; àTt’aùxoü
AiyXŸjsv oxéXëoucn, Tiapà xpoxàcpcov xs uapstai
Aap/npa! àuo xpaxo; yyxpéev xaxé/oua-t TtpoffWTiov
TYiXauysç • xaXov 8è rapt ypoo Xâp.TCxat zaQoç,

AeTtxoupysç Ttvséifl àvép.wv; Cura o’âpoe.VEi ïiwroi.

« De sa tête partent des rayons resplendissants; au-dessous de ses tempes, des joues bril-
lantes de jeunesse encadrent son gracieux visage dont l’éclat luit au loin ; autour de son corps
brille un beau vêtement, d’un fin tissu, que le souffle des vents agite : sous lui sont dés che-
vaux mâlés. »

Debout sur son char, penché en avant comme pour s’élancer vers le haut de la
voûte céleste, le dieu Hélios étend le bras droit et fouette ses chevaux. Sa tête, ombragée
de cheveux ondoyants, surmontée d’une sorte de diadème radié, se lève pour contem-
pler le point à atteindre. Le vent produit par la rapidité de la course gonfle sa longue
robe flottante, et agite derrière ses épaules les plis de sa chlamyde. En avant, hardi-
ment cabrés, les quatre chevaux enlèvent, par un effort vigoureux, le char vers les
espaces.

Le groupe se présente un peu de trois quarts, disposition destinée à permettre de

. Tu es vas electionis.
 
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