Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Sédille, Paul: Victor Baltard, architecte
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0516

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
VICTOR BALTARD, ARCHITECTE.

Zi95

latérales de l’église de la Madeleine à Paris. Il a élevé de nombreux monuments funé-
raires, entre autres celui du peintre Sigalon à Rome, et celui de Victor Cousin pour
lequel il se bornait discrètement à reproduire le beau tombeau de Scipion Barbatax.
A lui revint le soin de veiller sur la tombe de son maître vénéré Ingres, et il put aussi,
suprême consolation, dresser, de ses mains amies, le beau monument qui, dans Saint-
Germain des Prés, abrite la dépouille mortelle d’Hippolyte Flandrin.

Victor Baltard était en trop haute situation pour que, de tous côtés, on ne fit appel
au talent et au bon vouloir habituel de l’artiste; aussi fut-il chargé de la composition
de nombreuses médailles. Nous ne rappellerons que celles des Halles, du Marché de la
Villette, des Ambulances de la presse, de Saint-Augustin, du Conseil municipal, de la
Commission du dessin, de celle des Beaux-Arts et celle de la Société de tempérance,
où il se plut à représenter Hébé présentant son amphore aux eaux d’une source.

La prodigieuse et féconde activité de Victor Baltard ne se démentait pas un instant;
il fut de ceux qui trouvent, selon l’expression populaire, le temps de tout faire. De 1828
à 1833, il continue l’œuvre commencée par son père, la publication des grands prix
d’architecture, qu’il présenta en un volume in-folio de 120 planches. Puis il fit paraître
successivement la monographie de la villa Médicis; les peintures et les arabesques de
l’ancienne galerie de Diane à Fontainebleau ; les Halles centrales et de nombreuses
études dont l’une sur les vitraux, et l’autre, sur son maître de prédilection en l’art de
bâtir, Vitruve. Il est vrai de dire que l’artiste et l’homme furent largement récompensés
d’un labeur si constant et si profitable aux intérêts qui lui étaient confiés. Le 20 dé-
cembre 1854, il était nommé chevalier de la Légion d’honneur, et, à l’Exposition univer-
selle de 1833, il obtenait une médaille de deuxième classe. Nommé en 1860 directeur
général des travaux d’architecture de la ville de Paris, il vit encore son autorité grandir
et son influence devenir décisive dans tous les conseils. L’année 1863 devait être pour
lui tout particulièrement favorable et mettre le comble à ses généreuses ambitions
d’artiste; il était nommé officier de la Légion d’honneur,et l’Institut lui offrait le qua-
trième fauteuil, précédemment occupé par Bouffée, Antoine, Heurtier, Iluyot et Caristie.
Il prit une part active aux travaux de l’Académie et, tout récemment encore, secrétaire
perpétuel par intérim en remplacement de M. Beulé, ministre empêché, il produi-
sait en séance publique une intéressante étude sur l’école de Percier, et rappelait avec
éloge le nom de Visconti, ce rival au début de sa carrière.

Vinrent les événements de 1870; Victor Baltard, ne voulant pas survivre à l’admi-
nistration qui avait mis en lui sa confiance pendant de longues années, offrit sa démis-
sion à M. Étienne Arago, qui la refusa. Son successeur M. Jules Ferry crut devoir
l’accepter. Mais son talent et sa haute expérience étaient trop justement appréciés pour
que, de tous côtés, on ne voulût mettre à profit les loisirs dont s’impatientait sa verte
vieillesse. Il fut nommé membre du Conseil des bâtiments civils, inspecteur général de
ce conseil, vice-président de la Commission des beaux-arts, président de la Commis-
sion du dessin du département de la Seine, membre du Jury de l’exposition de Vienne.
Pour la seconde fois, la Société centrale des architectes lui demanda de présider ses
travaux; il en fut l’âme pendant ces dernières années. Plein de sollicitude pour les inté-
rêts moraux et matériels des ouvriers qu’il connaissait si bien et dont il était si bien
connu et aimé, il entreprit avec le concours delà Société la réorganisation des ouvriers
du bâtiment et préparait un nouveau mode d’enseignement professionnel. Mais si, chez
lui, le cœur et l’esprit étaient toujours généreux et vivaces, les rudes secousses ressen-
ties par son cœur généreux et aimant au moment de nos plus cruels malheurs avaient
 
Annotationen