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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 6
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Gonse, Louis: Salon de 1874, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0544

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SALON DE 1 87Zi.

523

1Y.

L’art français a toujours été maître dans le portrait. Son histoire,
même aux périodes d’hésitation et d’effacement, présente une suite inin-
terrompue, depuis les Clouet jusqu’à Ingres, d’incomparables portrai-
tistes. Si donc la généralité des portraits, au Salon de 1874, offre un peu
moins d’intérêt que de coutume, c’est un accident passager dont nous
n’avons point à tenir compte. M. Carolus Duran, qui est, avec M. Ilenner,
le roi du genre, n’a pas fait, dans sa manière large de meilleures choses
que le portrait de sa petite-fille, qu’il expose cette année; mais dans le
Portrait de Mme de Pourtalès, où il accuse une nouvelle manière plus
cherchée et plus travaillée, il semble perdre un peu de ce prime-saut
d’exécution et de cette souplesse de pinceau qui avait fait de lui, dans
ses chefs-d’œuvre, comme dans les portraits de sa femme et de Mme Fey-
deau, un magicien prestigieux. La robe de satin noir que porte Mme de
Pourtalès est d’un rendu merveilleux, mais nous aimons peu la facture
du fauteuil, dans lequel elle est assise, et du fond de tenture à ramages
bleus sur lequel la figure, précieusement modelée, se détache en clair.
M. Lefèvre, dont les beaux portraits de femme étaient si fort prisés des
délicats, a été médiocrement heureux avec la figure, assez ingrate d’ail-
leurs, du fils de Napoléon III; il n’a pas su dégager le caractère très-par-
ticulier et très-personnel de cette physionomie. Le front et les yeux sont
justement et finement exprimés; mais le menton, le nez, la bouche, le
cou et les oreilles sont d’un aspect dur et sec. Mlle Néîie Jacquemart a
plutôt descendu que monté depuis le portrait de M. Dufaure et elle
demeure bien loin de celui de M. Duruy; on retrouve cependant une
partie des aptitudes heureuses de son beau talent dans l’élégant et aris-
tocratique portrait de M. A...

C’est chez quelques peintres ne faisant pas du portrait leur spécialité
ordinaire, comme MM. Delaunay, — une tête d’honune découpée à l’em-
porte-pièce, sur un fond ronge brique — Cot, Léman et Adrien Lepage,
qu’il faut chercher les œuvres originales. M. Jacques Léman, qui jus-
qu’alors s’était surtout fait connaître par ses agréables excursions dans le
siècle de Louis XIV, vous arrête au passage avec le très-beau et très-
vivant portrait de M. Daniel Ramée. L’honnne avec ses façons d’être et
d’agir, avec son costume qui est resté, à travers toutes les variations de
la mode, le costume type du lion féroce et à tous crins, sous la Restau-
ration, est là tout entier ; la tête, exécutée avec les procédés un peu com-
 
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