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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0132

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128 MÉMOIRE SUR LE MEQYAS

§• v.

Quatrième Epoque du Meqyâs : Réparation du Meqyâs par le Khalyfe

el-Mostanser b-illah.

Dans l'année 4 5 l ^e l'hégire [1059 ^e ^re Chrétienne], il y eut en Egypte
une disette très-grande et telle qu'on n'avoit jamais entendu dire qu'il en fût
arrivé une semblable. Ebn-Ouasyf-châh (1) rapporte, dans son Histoire d'Egypte,
que les basses eaux étoient, cette année, de trois coudées et onze doigts, et que
la crue monta à douze coudées et baissa bientôt : le pays ne fut point inondé,
et il y eut une grande famine.

Cet état de choses dura pendant sept années consécutives : le Nil croissoit
d'abord jusqu'à douze coudées, ensuite il diminuoit; d'autres fois il ne montoit
qu'au-dessus de douze coudées, et baissoit ensuite. Lardeb (2) de blé monta à
cent dynâr (3),'-et enfin l'on n'en trouva plus : les hommes furent réduits à
manger les charognes, les cadavres, les chats et les chiens. Pendant cette longue
famine, il arriva des événemens étonnans et extraordinaires, que racontent les
historiens d'Egypte, et que je ne rapporterai point ici. C'est après ces sept ans de
disette et de malheur que se répandit parmi le peuple le bruit que les Abyssins (4)
avoient fermé le cours du Nil, et l'avoient détourné de l'Egypte (5).

C'est au sujet de cet événement que Ben-Ayâs rapporte un des faits les plus
singuliers que les historiens Orientaux aient racontés, au sujet des inondations du
Nil : je me contenterai de le rapporter ici, en m'abstenant de l'examiner et de
le discuter. Suivant lui, l'an 4)8 de l'hégire [ 1066 de l'ère Chrétienne], le Nil
continuant de demeurer fort bas et sans croître, le khalyfe chargea le patriarche
des Qobtes (6) d'aller en ambassade au pays des Abyssins jusqu'aux sources du
Nil, afin de demander qu'on laissât descendre ce fleuve jusqu'en Egypte; il ajoute
que ce patriarche ayant été en effet en Abyssinie, y fut reçu avec honneur et
respect : on lui demanda quel étoit le but de son voyage ; et lorsqu'il eut prié
le roi d'Abyssinie de laisser couler le Nil vers le pays d'Egypte, ce prince répondit
qu'il leur rendroit les eaux du fleuve à cause du prophète Mahomet. En effet,
on laissa s'écouler le Nil (7), et il eut sa pleine crue cette année.

El-Mostanser fit de grandes réparations au Meqyâs deux ans avant sa mort,
l'an 485 de l'hégire [ 1092 de l'ère Chrétienne]. Ce prince mit enfin ce monu-
ment dans l'état où nous le voyons à présent, et y fit ajouter une mosquée.

Les inscriptions qui ont rapport à cette époque sont au nombre de trois :

(1) Ebn-Ouasyf-châh sL cÂw.. ,>jI : cet auteur est ture a départis à l'homme, n'avoit pas cependant semblé
fréquemment cité par £bn el-Maqryzy. impraticable au célèbre Albuquerque : s'il avoit été pos-

(2) Ardeb c_Ojt ; cette mesure équivaut au poids de sible de l'exécuter, l'Egypte tout entière ne seroit bientôt
trente-six de nos livres. devenue qu'un vaste désert.

(3) Environ 1200 francs de notre monnoie. (^) Ce patriarche se nommoit Michel, et occupoit

(4) El-Habechet iUuâ. alors le siège d'Alexandrie.

(5) Ce projet, tout gigantesque qu'il peut nous pa- (7) Suivant Abou-I-Mohâsen, le Nil monta cette
K)ïtre, et supérieur aux moyens d'exécution que la na- année à seize coudées et neuf doigts.

elles
 
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