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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0388

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2 84 ESSAI SUR LES MŒURS

sont autant cfe causes qui ont contribué à former ou à modifier les mœurs des
Egyptiens: il en est qui appartiennent à tous les temps, parce qu'elles sont inhé-
rentes au climat et à la constitution physique de l'Egypte ; d'autres sont le fruit de
la religion dominante, des institutions établies, et des lois qui régissent la contrée.
Pour se faire une idée juste des causes qui influent dune manière plus ou moins
immédiate sur les mœurs Egyptiennes, il faudra donc se pénétrer de tous les faits
dont nous allons présenter i enumération dans les chapitres suivans.

CHAPITRE IL

L'Homme considère dans le premier âge. — Enfance et Education.

— Arts, Sciences et Littérature.

S- I"

De la Fécondité des Femmes, et du Mode d'allaitement.

Avant de parler de la fécondité des femmes en Egypte, il ne seroit peut-être
pas hors de propos d'entrer ici dans quelques détails sur leur vie domestique et
sur la position qu'elles occupent dans la société : des remarques de ce genre sont
essentiellement liées au sujet; et quoique, chez les peuples Orientaux, les femmes
exercent beaucoup moins d'influence sur les hommes que dans nos pays d'Europe»
il n'est pas moins vrai que la première éducation des enfans demeure par-tout
soumise à cette influence, et qu'aux yeux de l'observateur attentif rien ne sauroit
être indifférent dans les causes, même indirectes, qui modifient les mœurs des
nations.

Le rang et la fortune établissent parmi les Egyptiennes des différences bien plus
grandes encore que chez les peuples de l'Occident : ces différences sont moins
dans l'éducation qu'elles reçoivent, et qui est presque entièrement nulle pour tout
le sexe, que dans les habitudes de leur intérieur et dans le cérémonial dont s'en'
tourent les dames de distinction. Sous le rapport des mœurs, il n'y a, à proprement
parler, que deux classes de femmes en Egypte : celles dont la richesse favoris^
l'indolence, et dont la vie entière s'écoule dans les loisirs du harem; et celles que
leur pauvreté condamne au travail et à une existence active. Voyez chez ene
l'épouse d'un bey : étudiez ses goûts, sa conduite, ses plaisirs privés, ses occupations
journalières; elle vous donnera une idée complète de toutes les femmes opulentes-
Pénétrez ensuite sous le toit de l'artisan ou dans la chaumière du fellah; les femmeS
d'une condition obscure ressemblent toutes à celles que vous y verrez. D'un côtÇ»
vous avez trouvé tous les raffinemens de la mollesse; de l'autre, toutes les h^1'
tudes du travail.

Mais il est un goût inné chez les femmes, et qui, étant indépendant de l'inégal1^
des rangs, semble rapprocher toutes les conditions; il est, pour ainsi dire, le se
 
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