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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0770

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APPENDICE.

§. I.er

Du Climat du Kaire.

C_^e que j'ai dit de la température du Kaire (ci-dessus, page 579) ne pouvant
donner une idée assez complète du climat de cette partie de l'Egypte, je crois
devoir citer ici plusieurs observations que j'extrais de mon journal de voyage, et
qu'il m'auroit été facile de multiplier : elles paroissent de nature à modifier une
opinion généralement reçue.

On a coutume de dire que la pluie est un phénomène inconnu, ou à peu près,
en Egypte. Cette manière de parler, trop absolue, n'est point conforme à l'obser-
vation. Un voyageur peut rester dans le pays huit à neuf mois, et même, dans la
haute Egypte, encore plus long-temps, sans voir une seule fois de la pluie. Si
d'après ce fait il formoit son opinion d'une manière générale, il risqueroit de la voir
démentie en résidant au Kaire une ou plusieurs années de suite, ou seulement
pendant une certaine saison. D'abord, on doit excepter évidemment l'Egypte
inférieure, bien plus étendue en superficie que le reste du pays, et où la proxi-
mité plus ou moins grande de la mer détermine nécessairement un climat
beaucoup plus variable que celui du Sa'yd. Tous les météores, à l'exception de la
grêle et de la neige, s'y succèdent comme dans les autres pays baignés au nord par
la Méditerranée; encore ai-je vu plusieurs fois de la grêle à Alexandrie. C'est véri-
tablement au Kaire que l'état de l'atmosphère commence à devenir plus fixe, et
dans l'Egypte supérieure il est presque constant. Pour le Kaire, qui touche presque
à la basse Egypte, la cause en est moins la latitude de cette ville que sa position
particulière, un peu abritée par les derniers rameaux du Moqattam, et sa haute
température, due à la réflexion continuelle d'un soleil brûlant sur les rochers dont
elïe occupe le pied. La température moyenne du Kaire est très-élevée; néanmoins
j'y ai essuyé des froids assez vifs. Le 9 frimaire an 7 [ 29 novembre 1798], un vent
violent amena dans l'air un refroidissement très-sensible : le thermomètre descendit
à quelques degrés au-dessus de zéro ; ce qui, pour les habitans et les Européens ac-
climatés , est capable de produire la même sensation que produiroit chez nous, par
exemple à Paris, un froid de plusieurs degrés au-dessous de zéro. Aussi les gens
du Kaire, saisis par ce froid subit, paroissoient en souffrir beaucoup. Les hommes
qu'on voyoit dans les rues avoient le visage pâle, les oreilles et le nez rouges, les
doigts engourdis, et tous les signes d'une impression très-pénible. Quand ce temps
survient, ils se couvrent très-chaudement, prennent des robes épaisses, allument
des brasiers ; ils cherchent à se défendre contre le froid le mieux qu'ils peuvent
dans un pays où rien n'est préparé pour cela. Il n'est pas hors de propos d'observer

É. M. TOME II, 2.c partie. Eeeee
 
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