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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0784

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NOTE

SUR

LE PRODUIT DES MACHINES A ARROSER,

ET PARTICULIÈREMENT

DU CHÂDOUF,

EN USAGE. DANS LA HAUTE EGYPTE.

Cette machine a été observée par tous les voyageurs; aucun d'eux, en décri-
vant la navigation du Nil, ne pouvoit passer sous silence cette multitude de
balanciers qui servent à l'irrigation du sol, et qui se voient sur les rives du fleuve
et des canaux, sur-tout pendant les six mois qui précèdent la nouvelle crue.
Quand les grandes dimensions des pièces qui composent ces machines ne frap-
peroient pas la vue, on seroit averti par les chants des travailleurs, chants qui
par leur mesure bien réglée entretiennent un mouvement égal, soulagent et di-
minuent la fatigue d'un travail pénible. Aussi tous ceux qui ont navigué sur le
Nil dans le temps des basses eaux, ont été frappés du spectacle de ces milliers
de perches qui se croisent en tout sens par un mouvement continuel rendu plus
sensible par le chant mesuré dont les hommes l'accompagnent. Ces hommes
passent les journées entières, et quelquefois les nuits, à tirer l'eau du fleuve et à la
répandre sur la terre ; ils ont coutume de s'éclairer par des feux qui annoncent au
loin leur présence. Il n'est pas rare que les travailleurs aient à côté d'eux une pique
plantée en terre, dont la forme est fourchue, et dont nous ignorons l'usage. Le
Nil étant plus encaissé dans la haute que dans la basse Egypte, les machines y
sont aussi plus nécessaires et par conséquent plus fréquentes ; en outre, comme
la crue du Nil est beaucoup plus considérable dans la Thébaïde, il faut, sur un
même point, multiplier davantage les balanciers, lorsque ïes eaux sont rentrées
dans leur lit. En effet, le niveau de l'eau étant plus bas, et la hauteur à laquelle
un homme peut l'élever par cette machine ayant des limites, il faut plusieurs
montées successives pour amener cette eau jusqu'au niveau du terrain. On sait
qu'au Kaire le fleuve s'accroît de i o mètres ; dans l'Egypte supérieure, la crue est
souvent de 12 à xy II n'est donc pas surprenant que dans ce dernier pays il
faille jusqu'à cinq et six étages de machines placées l'une au-dessus de l'autre, pour
faire parvenir l'eau jusque sur les terres. Dans l'intervalle d'une machine à la sui-
vante, il y a un petit réservoir qui est à l'égard de chacune d'elles ce que le Nil est
pour la première ; c'est-à-dire que le travailleur y puise l'eau pour la transporter
dans le réservoir placé immédiatement au-dessus de lui.

Dans la haute Egypte, les canaux n'ont pas leur embouchure aussi profonde
 
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