Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0499

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DES HABITANS MODERNES DE l'ÉGYPTE. 4oj

Il s'étoit introduit, au temps de Mohammed-bey, un usage barbare et qui cau-
soît des crimes sans nombre. Dans la saison où l'on coupe le trèfle, les sâys des
Mamlouks alloient le fourrager : ces dilapidations occasionnoient des meurtres, et
des plaintes si souvent réitérées, que, pour s'épargner la peine de réprimer ces
excès et pour n'en plus être importuné dans la suite, le Gouvernement les toléra:
ïl autorisa en quelque sorte les fellah à tuer les sâys maraudeurs, et ceux-ci à
défendre leur vie, pourvu qu'on n'employât pas les armes à feu de part et d'autre.
Les meurtriers des deux partis ne subissoient aucune peine.

CHAPITRE VI.

Du Commerce, de l'Industrie et de l'Agriculture.

S. I.er

Commerce de l'Egypte depuis les temps anciens jusqu'à nos jours.

L'Egypte a toujours été le centre d'un commerce considérable : elle a dû cet
avantage autant à sa position géographique qu'à la richesse et à la variété de ses
produits agricoles. Assise entre deux mers, et servant, pour ainsi dire, de point
de jonction entre les trois grandes parties de l'ancien monde, elle ne pouvoit
manquer de devenir le principal marché des nations, sur-tout lorsque la navigation
du Nil et de canaux sans nombre y facilitoit encore les communications. Aussi
l'Écriture nous apprend que des marchands Ismaélites, appelés par le commerce
en Egypte, achetèrent le plus célèbre des fils de Jacob pour le conduire dans ce
pays. Ce passage important, et l'épisode qui le suit, prouvent, d'une manière
mcontestable, que, dès ces époques reculées, le royaume des Pharaons avoit
acquis déjà la plus grande prospérité par le commerce et l'industrie. Cependant
la superstition y mit bientôt des bornes : selon Hérodote et quelques autres his-
toriens dignes de foi, les peuples de l'Egypte prirent la mer en aversion, et
regardèrent les voyages entrepris sur cet élément comme des tentatives sacri-
%es. Peut-être expliqueroit-on cette idée singulière par f éloignement naturel des
égyptiens pour les autres nations, ou par quelques faits importans de leur théo-
gonie; mais une dissertation de ce genre nous écarteroit trop de notre sujet. II
^ous suffira de dire que le commerce Égyptien se ressentit d'une pareille prohi-
bition, et que, s'il se maintint encore avec éclat, il fut redevable de ce bienfait
a la fécondité des terres et aux besoins des peuples voisins, qui trouvoient en
Lgypte, non-seulement la plupart des denrées qui sont nécessaires à la vie, mais
encore les divers produits qui concourent au luxe des villes opulentes.

Le premier commerce bien connu dont l'histoire fasse mention, est celui des
Phéniciens avec les Égyptiens, et des Égyptiens avec les habitans de l'Ethiopie et
de 1 Arabie, dans les ports de la mer Rouge. Les Perses et les Indiens portoient

Ë. M. TOME II, 2.c partie. Rrr i
 
Annotationen