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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0500

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4p6 ESSAI SUR LES MŒURS

en Arabie leur coton , leurs parfums, leurs pierres précieuses, et d'autres mar-
chandises; ils prenoient en retour les produits de l'industrie Phénicienne et
Egyptienne : d'ailleurs il existoit à cette époque des moyens d'échange, dont la tra-
dition n'est point parvenue jusqu'à nous. Pour les Grecs, quoiqu'ils dussent en
partie leur origine à des colonies Égyptiennes, ils ne commencèrent que bien
tard à entretenir des relations suivies avec l'Egypte. Sous le règne d'Amasis, on
leur permit de faire de Naucratis l'entrepôt de leur commerce, faveur dont ils
n'avoient pas joui jusqu'alors. Avant cette époque, les colonies Grecques de
l'Asie pouvoient bien communiquer avec l'Egypte, sur-tout depuis l'avantage
que les Ioniens et les Cariens firent remporter à Psamméticus sur ses compéti-
teurs; mais les relations entre la Grèce et l'Egypte ne devinrent réellement libres
que sous le règne d'Amasis.

Après les Phéniciens, les Carthaginois sont de tous les peuples celui qui s'est
le plus enrichi par le commerce, et que l'antiquité s'accorde à placer au premier
rang. Les flottes marchandes de cette puissante république parcouroient toute la
Méditerranée, les ports de l'Espagne et les côtes occidentales de l'Afrique. « A
« l'époque des conquêtes d'Alexandre, dit le savant Huet, les vaisseaux des Car-
r> thaginois et ceux des Phéniciens, alors sous la domination des Perses, cou-
x> vroient les mers depuis les Indes et l'Ethiopie jusqu'à l'Océan occidental. »
Mais la ruine de Tyr, les triomphes du héros Macédonien et la fondation
d'Alexandrie, causèrent une grande révolution dans la marche du commerce
maritime. Cette ville nouvelle devint le siège principal du commerce de l'Inde :
sous Ptolémée-Phiiadelplie, elle étoit déjà l'une des plus riches cités de l'univers;
c'étoit e\le qui fournissoit tous les ports de la Méditerranée; la Grèce, l'Italie,
l'Asie et l'Afrique, venoient s'approvisionner à ses marchés. Philadelphe bâtit
la ville de Bérénice sur la mer Rouge, et cette fondation facilita encore le trans-
port des marchandises qui arrivoient de l'Inde : on les debarquoit à Bérénice,
d'où les caravanes les transportoient à Coptos sur le Nil, et de là elles descen-
doient le fleuve jusqu'à l'endroit où commençoit le canal d'Alexandrie. Le soin
qu'avoit eu ce prince d'établir dans le désert des stations commodes pour les ca-
ravanes, rendoit ce long voyage beaucoup moins pénible qu'il ne le paroît à nos
yeux : la route de Bérénice ne fut abandonnée que quelques siècles après, sous les
derniers empereurs qui possédèrent l'Egypte.

Corinthe fTorissoit en Grèce pendant qu'Alexandrie atteignoit le plus haut
période de sa splendeur, sous le gouvernement des Ptolémées. Les Corinthiens,
enrichis par les spéculations commerciales, avoient fait de leur ville le principe
marché de l'Occident : mais elle ne tarda point à éprouver les redoutables efîetS
de la jalousie de Rome, et le consul Mummius la déposséda de la suprématie
commerciale, de la même manière que Tyr en avoit été dépossédée autrefois
par la fondation d'Alexandrie. A cette époque, la petite île de Délos, connue
jusque-là par son temple et ses oracles seulement, devint le point central du
commerce de la Méditerranée.

L'an de Rome 725, l'Egypte fut réduite en province Romaine; et dès-lors.
 
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