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MEMOIRE SUR LE MEQYAS
qu'il présente s'étant passés presque entièrement sous nos yeux, et chacun de nous
y ayant pris part d'une manière plus ou moins immédiate.
§. I.er
Evénemens relatifs au Meqyâs pendant Vannée 1213 de l'hégire.
La fête de la crue du Nil (1) a été célébrée avec une grande solennité le sixième
jour du mois de raby' el-aouel (2) de l'an 121 3 de l'hégire [correspondant au
17 août 1798 de l'ère Chrétienne].
J'en donnerai ici les détails, extraits du procès-verbal qui a été dressé à cette
occasion et qui a été publié officiellement.
Le GÉNÉRAL en chef, accompagné de tous les généraux, de l'état-major général de l'armée, du
kyahyâ (3), du pâchâ (4), des membres composant le grand dyouân (5) du Kaire, du mollah, et de
(1) Voyez ci-après, page 162.
(2) Raby' el-aouel J^Vf «aJj [le premier raby']. Ce et le diminutif du mot Persan pâdichâh aL-^l
mois est le troisième del'année lunaire des Musulmans: il [empereur], qu'ils ont adopté dans leur langue.
portoit chez les anciens Arabes le nom de khaouân (jLà.. Les gouverneurs des provinces Turkes portent le titre
Cte mois, et le suivant, nommé raby el-tâny j,UJ| */jj de pâchâ, et celui de l'Egypte est appelé pâchâ du Kaire.
[ le second raby'] ou raby' el-akher _^.Vt «aj, et Les gouvernemens des provinces sont désignés par le
raby'' el-akhret ïj^i\ jujj [l'autre raby'], sont du nombre nom depâchâliq .JLïLj , ou, à la manière Arabe, bâchâ-
de ceux dont le nom appellatif doit être, suivant les plus liq ^LiL, littéralement, charge de pâchâ.
savans grammairiens Arabes, précédé du mot chaharj^s (5) Le grand dyouân du Kaire fut institué par le gé-
[mois]. En effet, le mot raby' ~jj , et même l'expression néral en chef, le 18 du mois de regeb de l'an 1213,
entière raby' el-aouel J,Vt r-os , désignent proprement, correspondant au 6 nivôse de l'an 6 [26 décembre de
non-seulement un mois particulier de l'année, mais en- l'an 1798 de l'ère Chrétienne]. Ce corps étoit chargé
core une saison entière, celle du printemps, qui s'appelle de l'administration de la justice envers les habitans au
aussi raby' el-kelà ,$SCi\ «àj« ; comme l'expression raby' nom du Gouvernement Français, et de nos relations
el-tâny ^Lilt pjj désigne aussi l'automne, qu'on nomme politiques avec eux.
encore raby' el-temâr jUJl ^oj. Il fut d'abord composé par la convocation de soixante
(3) Kyahyâ L-a^ , ou mieux encore keykliyâ Lji.iz,. membres, désignés ainsi qu'il suit :
Ce mot, qui se trouve quelquefois aussi écrit hâhyâ Sept de la classe des chéryfs ou nobles descendans de
U^k", est le même que celui de ketkhodâ ]&■&£=> ■ il si- Mahomet;
gnifie lieutenant, et il estplus particulièrement le nom du Douze de la classe des cheykhs ;
lieutenant du pâchâ. Ses fonctions étoient remplies par Dix de la classe des ogâqlu ou membres de corpo-
un desbeys qui avoient droit d'entrer au dyouân. Chaque rations militaires;
ogâq sl».,f» ou corps militaire de l'Egypte, avoit aussi Onze parmi les hâggy chefs de mosquée et de corps
son kyahyâ particulier. religieux ;
Les beys avoient aussi chacun leur kyahyâ. Quel- Cinq parmi les principaux des nations Qobte, Syrienne
ques-uns même en avoient deux : ainsi Jbrâhym-beyk el- et Grecque;
Kebyr j*j.SC}\ cilo ^f^î avoit pour kyahyâs Moustafd Deux parmi les magistrats civils;
kXua^ surnommé el-Rouzzâ^ \\jj) parce qu'il avoit Neuf parmi les chefs de corporations commerciales ;
été autrefois marchand de riz; et Zou-l-Fiqâr .lajJt «j, Trois des principaux négocians Francs,
qui réunit à ses fonctions celles de kyahyâ d'/brâhym- On tira au sort parmi ces soixante personnes pour choi-
beyk el-Soghayr j^à-<Jt CiLo A* \_y} , lorsque ce dernier sir quatorze membres, qui composèrent le dyouân particu-
eutçpousé Setteh Hlnoum V& *L , fille d'Ibrâhym- lier du Kaire.
beyk el-Kebyr. (-)n nomma comme président du dyouân le cheykh
(4) Pâchâ Ub. Ce mot, que les Arabes prononcent et A'bd-allah el-Cherqâouy ^jjjj\ wf ^ gA*J :
écrivent Wc/iaUU, signifie proprement un commandant. Le cheykh Mohammed el-Mohdy ,jo^l\ >>1^ ^iJf,
On donne généralement ce titre aux grands officiers comme secrétaire.
de la Porte Ottomane , quelquefois aussi à des officiers Les autres sont, le Seyd Khalyl el-Bdry J^±j± o^Jf
inférieurs de l'armée, et même à de simples janissaires. t_sjC.ll,
Quelquefois les Turks écrivent ce nom de dignité avec El-Seyd Ahmed el-Ou'qâd el-Mahrouqy ù_^\ li^_J\
un he final [»UL fâchâh], comme s'il étoit l'abrégé Jjj^\ ^UJ ,
MEMOIRE SUR LE MEQYAS
qu'il présente s'étant passés presque entièrement sous nos yeux, et chacun de nous
y ayant pris part d'une manière plus ou moins immédiate.
§. I.er
Evénemens relatifs au Meqyâs pendant Vannée 1213 de l'hégire.
La fête de la crue du Nil (1) a été célébrée avec une grande solennité le sixième
jour du mois de raby' el-aouel (2) de l'an 121 3 de l'hégire [correspondant au
17 août 1798 de l'ère Chrétienne].
J'en donnerai ici les détails, extraits du procès-verbal qui a été dressé à cette
occasion et qui a été publié officiellement.
Le GÉNÉRAL en chef, accompagné de tous les généraux, de l'état-major général de l'armée, du
kyahyâ (3), du pâchâ (4), des membres composant le grand dyouân (5) du Kaire, du mollah, et de
(1) Voyez ci-après, page 162.
(2) Raby' el-aouel J^Vf «aJj [le premier raby']. Ce et le diminutif du mot Persan pâdichâh aL-^l
mois est le troisième del'année lunaire des Musulmans: il [empereur], qu'ils ont adopté dans leur langue.
portoit chez les anciens Arabes le nom de khaouân (jLà.. Les gouverneurs des provinces Turkes portent le titre
Cte mois, et le suivant, nommé raby el-tâny j,UJ| */jj de pâchâ, et celui de l'Egypte est appelé pâchâ du Kaire.
[ le second raby'] ou raby' el-akher _^.Vt «aj, et Les gouvernemens des provinces sont désignés par le
raby'' el-akhret ïj^i\ jujj [l'autre raby'], sont du nombre nom depâchâliq .JLïLj , ou, à la manière Arabe, bâchâ-
de ceux dont le nom appellatif doit être, suivant les plus liq ^LiL, littéralement, charge de pâchâ.
savans grammairiens Arabes, précédé du mot chaharj^s (5) Le grand dyouân du Kaire fut institué par le gé-
[mois]. En effet, le mot raby' ~jj , et même l'expression néral en chef, le 18 du mois de regeb de l'an 1213,
entière raby' el-aouel J,Vt r-os , désignent proprement, correspondant au 6 nivôse de l'an 6 [26 décembre de
non-seulement un mois particulier de l'année, mais en- l'an 1798 de l'ère Chrétienne]. Ce corps étoit chargé
core une saison entière, celle du printemps, qui s'appelle de l'administration de la justice envers les habitans au
aussi raby' el-kelà ,$SCi\ «àj« ; comme l'expression raby' nom du Gouvernement Français, et de nos relations
el-tâny ^Lilt pjj désigne aussi l'automne, qu'on nomme politiques avec eux.
encore raby' el-temâr jUJl ^oj. Il fut d'abord composé par la convocation de soixante
(3) Kyahyâ L-a^ , ou mieux encore keykliyâ Lji.iz,. membres, désignés ainsi qu'il suit :
Ce mot, qui se trouve quelquefois aussi écrit hâhyâ Sept de la classe des chéryfs ou nobles descendans de
U^k", est le même que celui de ketkhodâ ]&■&£=> ■ il si- Mahomet;
gnifie lieutenant, et il estplus particulièrement le nom du Douze de la classe des cheykhs ;
lieutenant du pâchâ. Ses fonctions étoient remplies par Dix de la classe des ogâqlu ou membres de corpo-
un desbeys qui avoient droit d'entrer au dyouân. Chaque rations militaires;
ogâq sl».,f» ou corps militaire de l'Egypte, avoit aussi Onze parmi les hâggy chefs de mosquée et de corps
son kyahyâ particulier. religieux ;
Les beys avoient aussi chacun leur kyahyâ. Quel- Cinq parmi les principaux des nations Qobte, Syrienne
ques-uns même en avoient deux : ainsi Jbrâhym-beyk el- et Grecque;
Kebyr j*j.SC}\ cilo ^f^î avoit pour kyahyâs Moustafd Deux parmi les magistrats civils;
kXua^ surnommé el-Rouzzâ^ \\jj) parce qu'il avoit Neuf parmi les chefs de corporations commerciales ;
été autrefois marchand de riz; et Zou-l-Fiqâr .lajJt «j, Trois des principaux négocians Francs,
qui réunit à ses fonctions celles de kyahyâ d'/brâhym- On tira au sort parmi ces soixante personnes pour choi-
beyk el-Soghayr j^à-<Jt CiLo A* \_y} , lorsque ce dernier sir quatorze membres, qui composèrent le dyouân particu-
eutçpousé Setteh Hlnoum V& *L , fille d'Ibrâhym- lier du Kaire.
beyk el-Kebyr. (-)n nomma comme président du dyouân le cheykh
(4) Pâchâ Ub. Ce mot, que les Arabes prononcent et A'bd-allah el-Cherqâouy ^jjjj\ wf ^ gA*J :
écrivent Wc/iaUU, signifie proprement un commandant. Le cheykh Mohammed el-Mohdy ,jo^l\ >>1^ ^iJf,
On donne généralement ce titre aux grands officiers comme secrétaire.
de la Porte Ottomane , quelquefois aussi à des officiers Les autres sont, le Seyd Khalyl el-Bdry J^±j± o^Jf
inférieurs de l'armée, et même à de simples janissaires. t_sjC.ll,
Quelquefois les Turks écrivent ce nom de dignité avec El-Seyd Ahmed el-Ou'qâd el-Mahrouqy ù_^\ li^_J\
un he final [»UL fâchâh], comme s'il étoit l'abrégé Jjj^\ ^UJ ,