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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0451

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DES HABITANS MODERNES DE L EGYPTE. 44?

qui gouvernent les tribus, et exercent sur les esprits un ascendant presque égal
a la puissance souveraine. Dans les familles Égyptiennes, on cède toujours le
pas au plus âgé ; il est le premier dans les cérémonies publiques ; il a la place
d'honneur dans les salons ; tout le monde se lève à son approche, et toujours
on lui donne des marques de respect et de considération : la jeunesse, naturelle-
ment impétueuse, se contient devant lui ; elle recueille avec avidité les récits
qui sortent de sa bouche; elle se plaît dans ses entretiens. Nous serions presque
tentés de croire que cette communication libre et sans affectation de l'expérience
avec la légèreté contribue plus que tout le reste à donner de bonne heure au
caractère Oriental une gravité qui n'est pour les autres peuples que l'effet tardif
des années.

L'Orient, que l'on s'accorde à regarder comme le berceau des nations, fut aussi
le théâtre des mœurs patriarcales : c'est dans cette région que les mœurs primitives
se sont le plus long-temps conservées, puisqu'on les retrouve encore dans presque
toute leur simplicité sous les tentes des Arabes. Une foule d'usages qui remontent
jusqu'aux époques les plus reculées, se sont perpétués dans les familles; et lorsque
tes Arabes s'emparèrent de l'Asie, ils y répandirent, avec leurs préjugés religieux,
tes habitudes sociales de leurs pères. Le respect pour la vieillesse, déjà si grand en
Lgypte, ainsi que l'attestent divers passages des écrivains sacrés, s'accrut encore
sous l'influence des mœurs Arabes; l'autorité paternelle y reprit le sceptre que la
nature semble lui accorder, et qu'elle possédoit autrefois, pendant que l'ancienne
Egypte étoit encore florissante ( i ) : voilà comment cette vertu si honorable fut
conservée pure de toute altération. Les peuples qui la pratiquent, étrangers à la
corruption morale qui infecte ordinairement les grandes sociétés, trouvent leur
bonheur dans les jouissances de la nature : ils les cherchent rarement hors de son
sein. Heureux encore dans leur ignorance, puisque, s'ils sont privés des avantages
que procure la civilisation, ils sont aussi exempts de certains vices qu'elle en-
traîne à sa suite! Et si l'Europe est la patrie des arts, le théâtre brillant des plaisirs
et des triomphes de la jeunesse, l'Orient, l'Egypte sur-tout, est en quelque sorte
le paradis des vieillards.

§. II.

Des Cérémonies funèbres.

Les Égyptiens modernes ont encore, comme les anciens, un respect particulier
pour les morts. Les funérailles, sans avoir le même appareil qu'au temps des Pha-
raons, sont accompagnées d'un grand cérémonial : les corps ne sont plus embau-
més ; mais on les dépose du moins avec dignité dans la tombe qui doit être leur
éternel asile ; le service des morts se fait avec appareil ; les parens et les amis du

(i) «II n'y a, parmi les Grecs, que les Lacédémoniens «détourne; si un vieillard survient dans un endroit où

3> qui s'accordent avec les Egyptiens dans le respect que » se trouve un jeune homme, celui-ci se lève. » Voir Hé-

°Ies jeunes gens ont pour les vieillards. Si un jeune rodote, livre II, §. 80, traduction de Larcher, édition

■ homme rencontre un vieillard, il lui cède le pas, et se de 1786.

È. M. TOME II, 2.{ partie. LU 2
 
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