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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,2: Texte 2,2): Etat moderne — Paris, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4818#0747

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y42 DESCRIPTION DES ENVIRONS

d'Egypte) se trouvoit sous la protection de la montagne Arabique placée à lest,
et qui s'avance au nord comme un long promontoire ; enfin, que ce même point
étoit à l'entrée du canal qui communiquoit avec celui des deux mers. C'est ce
qu'on verra sur le plan général [planche // ), et encore mieux sur la planche 24 de
l'Atlas géographique. D'un autre côté, A'bd el-Latyf remarque avec raison que
l'emplacement de Fostât étoit mal choisi sous le rapport de la salubrité, comme
trop voisin du Moqattam, et privé plus long-temps de la salutaire influence du
soleil levant. Mais les Arabes ne pouvoient, à cette époque, avoir fait toutes ces
réflexions.

C'est après s'être emparé de la ville capitale occupée par les Grecs, et appelée.
Masr par les auteurs Arabes, qu'A'mrou-ben el-A'âs marcha sur Alexandrie ( 1 ).
L'emplacement de sa tente, que, par un motif assez romanesque (2), il avoit
laissée debout, devint le siège de la ville nouvelle. Tous les écrivains sont d'accord
sur ce point, mais on ne l'est pas également au sujet du lieu de la ville qu'il avoit
conquise sur les Grecs. Les uns croient que c'est Memphis, et se fondent sur la
route que ceux-ci prirent pour se porter à Alexandrie ; les autres pensent que
c'est Babylone. Il y a des difficultés contre ces deux opinions : Memphis étoit en
ruine, Babylone étoit un endroit trop peu considérable pour une capitale. Il n'y a
pas de motifs pour s'écarter du témoignage d'el-Edriçy, qui, en très-peu de mots,
donne l'emplacement du lieu de Masr : Urbs (primaria). Mesr olim quoque voca-
batur ainschemes (3). Il désigne donc Héliopolis; cette grande ville seule pou-
voit, avec Memphis, passer pour une ville capitale : mais Héliopolis, et non
Memphis, étoit placée du côté du fleuve ; ce qui explique la route prise par les
troupes Grecques. En effet, tandis que Makaukas, leur général, seréfugioit avec la
garnison dans l'île de Roudah, l'armée traversoitle Nil pour se rendre à Alexandrie.
Il est vrai que le même Edriçy, à l'article de Fostât, s'exprime ainsi : « Fostât est
» la ville même de Mesr. » Mais, comme la ville capitale de l'Egypte a toujours été
désignée chez les Arabes par Mesr (mot qui lui-même est le nom de l'Egypte),
ce passage veut dire seulement que Fostât succéda comme capitale. Notre senti-
ment n'est qu'une conjecture, mais il lève presque toutes les difficultés; on n'en
peut dire autant des autres opinions.

Quant au mot même de Fostât hiL^J, il signifie en arabe tabemacidum, une
tente, mais plus particulièrement une tente formée d'un tissu de poils de chèvre (4) ;
rien n'empêche donc d'admettre que la ville ait été établie au lieu où dressa ses
tentes le vainqueur de l'Egypte, et qu'elle ait emprunté même son nom de cette
circonstance. L'histoire dit fort peu de chose de la ville de Fostât jusqu'à ce que le

( 1 ) Selon A'bd el-Rachyd el-Bakouy, A'mrou auroit sommes pas gens à faire du mal à celui qui s€ réfugie dans

assiégé Alexandrie l'an 9 de l'hégire [630] , et prolongé notre sein, ni à offenser même un pigeon en brisant ses

le siège pendant quatorze mois (cette date diffère beau- œufs. » (Edrisii Afr'ica, sect. III, p. I.*, pag. 366 du

coup de celle d el-Makyn ) : voyez les Extraits de sa Géo- Comment, de Hartmann.) EI-Makyn confirme cette histo-

graphie, par M. Marcel. ( Décade Égypt. tome I, p. 278. ) riette. Abou-1-Fedâ se borne à dire qu'A'mrou bâtit Fostât

(2) Une colombe avoit déposé ses œufs sur le faîte auprès de Qasr el-Châma', et que la mosquée d'A'mrou

de la tente, ce qui fut de bon augure pour les Arabes : étoit à peu de distance du lieu où il avoit sa tente.

A'mrou ordonna qu'on la laissât intacte jusqu'à ce que les (3) Traduct. de Gabriel Sionite.

petits fussent éclos, ajoutant, dit el-Edriçy : c* Nous ne (4) Décade Égyptienne, tom. III, pag. 167-
 
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