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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

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Nr. 9 (1er Mars 1904)
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Biographie, [2]: Xavier Schœllkopf
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0077

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66

BIOGRAPHIE

XAVIER SCHŒLLKOPF

« Ah ! Monsieur, comme la lettre de mon
collègue parisien, publiée dans votre dernier
numéro, est bien l'expression exacte de ce
que tous nous ressentons ! Je dis tous, car je
ne veux considérer que les architectes ayant
la foi de leur art.

» Si ces abominables questions d'argent et
de délai — car on veut faire vite et à bon mar-

ché— n'étaient pas là pour arrêter nos élans,
nous briser bras et jambes, comme il serait
agréable de rechercher le beau, le fouiller
dans ses détails et dans sou ensemble, et
quelles ineffables satisfactions nous donne-
rait notre carrière ! »

C'est par ses mots que le jeune et vibrant
artiste qu'est Schœllkopf arrête notre timide
phrase introductive d'interview. Et on sent,
en l'entendant parler,que l'amertume des dés-
illusions n'a tait qu'agrandir son amour du

beau. Les freins des prix et de la rapidité
d'exécution le rongent et le font souffrir.
Toutes ses pensées, tous ses efforts s'élèvent
vers un idéal que la brutalité des questions
matérielles fait tomber dans la décevante
réalité. Mais il s'en relève plus ardent, plus
fougueux que jamais, et quand l'âge l'aura
consacré — car son talent le consacre déjà —
Schœllkopf sera à la tête du mouvement
artistique. Sa parole est entraînante, car elle
est sincère, et ses œuvres seront derrière lui
pour le soutenir.

Et nous qui voyons ce qu'il a déjà fait,
nous ne pouvons que manifester notre admi-
ration pour ce qu'il appelle des ébauches,
des projets ou des mutilations. Nous nous
demandons ce que peut attendre l'art de
l'épanouissement de son talent sans les
entraves qu'il maudit à présent.

Schœllkopf est un adepte de l'art nouveau,
et les détracteurs de ce style, nombreux
surtout parmi les pontifes, ne lui enlèveront
pas une qualité qui, au point de vue esthé-
tique pur, a une grande valeur : la liberté,
celle-ci parfois même portée à la licence.

L'artiste inspiré fixe sa conception du
beau, il aime les lignes qu'il trace, car il les
veut telles; il éprouve la volupté intraduisi-
ble du sculpteur qui caresse son œuvre, dou-
ble satisfaction du regard et du toucher; il
n'a plus à modeler son génie sur celui d'un
maître désuet ou d'une école classique; la
forme lui devient personnelle, il peut enfin
faire voir et comprendre que 1' « Art est la
Nature vue à travers un tempérament ».

Tout est actuellement au style moderne
— détermination vague s'il en fut!

Il mérite d'ailleurs l'attention qu'on y
attache, bien que n'ayant pas encore pris la
forme qui lui sera définitive, et prêtant à l'ex-
travagance par l'exagération voulue de cer-
tains qui déconcertent et déroutent.

Quelle est la genèse du « modem style » ?
N'est-ce pas le contre-coup de la décevante
banalité dans laquelle nous errons depuis
 
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