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Revue archéologique — 8.1863

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B. A.: Le calice de Chelles: oeuvre de Saint Éloy; (Analyse d'un mémoire de M. Grésy)
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0026

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

ventaires de l’abbaye, dont les copies, refaites au xviic siècle, sont en-
core aujourd’hui conservées à la bibliothèque du grand séminaire de
Meaux. On mentionne dans le premier, au milieu d’autres reliques,

« le chef de saint Éloy : un calice fait par saint Éloy; » dans un autre,

« lechefde saint Éloy: un calice fait par le saint évêque. » On sait,en
effet, que la reine Bathilde, épouse de Clovis II, avait un attachement
particulier pour saint Éloy. Saint-Ouen nous la montre assistant éplorée
aux obsèques de son directeur spirituel et voulant faire transporter son
corps à Chelles, et tous les anciens historiens sont d’accord sur ce
fait qu’elle y fit transporter le chef du saint auquel était joint un
calice d’or. Une histoire manuscrite de 1684 dit: « La Reine Ba-
thilde emporta son calice d’or qui était enrichi de pierreries et le
mit à Chelles où on le voit encore aujourd’buy. » André du Saussay
vit ce calice en 1651 et en fit faire sous ses yeux un dessin de gran-
deur naturelle pour le publier dans sa Panoplia sacerdotis, ouvrage
très-rare, mais dont la Bibliothèque de l’Arsenal possède heureuse-
ment un exemplaire. C’est tout ce qui nous reste aujourd’hui de ce
précieux monument qui, le 23 juin 1792, fut envoyé à la Monnaie et
y fut fondu, comme l’atteste un procès-verbal authentique signalant
comme remis par l’abbesse un calice d’or venant des reliquaires et
étant de saint Éloy. Or, ce calice, dont on ne peut mettre en doule la
provenance et que tout prouve avoir bien été l’œuvre de saint Éloy,
était émaillé, comme on va le voir.

Et d’abord que nous a dit du Saussay qui l’a fait dessiner, qui l’a
publié et décrit avec le plus grand soin (1) : « Calix aureus S. Eligii
(ab ipso confeclus nam ante prœsulatum aurifaber erat perilissimus)
in monasteri Kalensis prope Lutetiam sacrario servatur mihique a
paucis diebiis traditus visendus et contrectandus hujus est magnitu-
dinis quæ heminam minorem exæquat. Totus vero aureus et lapil-
lis preciosis per circuitum labri a dextra décora tus, encaustocjue
artificiose eliquato infusoque coruscans. » Peut-on dire plus claire-
ment qu’il était émaillé? Mais ce n’est pas tout. Dom Martène et
l’abbé Lebœuf qui avaient vu ce calice, affirment tous les deux que
la coupe en élait d’or émaillé. « On nous fit voir à Chelles le calice
de saint Éloy, dont la coupe est d’or émaillé : elle a près d’un demi-
pied de profondeur (2) et presqu’autant de diamètre; le pied est beau-
coup plus petit (3). » Qui pouvait être plus compétent en pareille

(1) Cfr. liv. V de Slola sar.ra, p. 87.

(2) Voyage littéraire, t. VI, p. 42, 1755.

(3) Ces dimensions considérables sont une preuve de l’époque reculée à laquelle
appartient le monument.
 
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