Revue archéologique (8.1863)

FOUILLES DU CHATELIER

PRÈSAVRANCHES

Chargé par la commission de la topographie des Gaules de faire
des fouilles dans l’enceinte du Châtelier près Avranches, et sur quel-
ques autres points intéressants de l’Avranchin, M. Le Héricher,
correspondant du ministère de l’instruction publique, vient d’adres-
ser au président de la commission un rapport intéressant, dont nous
croyons devoir extraire quelques passages où sont signalés des fails
positifs qu’il est utile de noter. On sait qu’il existe en France un
nombre assez considérable de camps ou enceintes en terre de loutes
dimensions. Nous en connaissons, pour notre part, déjà plus de
quatre cents. Mais le classement de ces enceintes est fort difficile;
déterminer la date de leur construction plus difficile encore. On
considérait autrefois ces fortifications comme des restes de camps
romains. Cette opinion n’est plus soutenable. Le nom de camp de
César, que portent plusieurs d’entre elles, ne trompe plus personne.
Parmi ces camps, ceux qui appartiennent non pas seulement aux
Romains, mais à l’ère gallo-romaine, sont, même certainement en
minorité. A qui donc faut-il les attribuer? S’ils ne sont pas romains,
sont-ils donc gaulois? Faut-il y voir les derniers vestiges des grandes
invasions barbares de la fin de l’Empire? Le moyen âge n’a-t-il pas
droit aussi de réclamer sa bonne part de ces grossières constructions
en terre? Il est probable qu’il y a là des camps gaulois, des camps
barbares : des camps du moyen âge, sans parler des camps vraiment
romains, à quel signe les reconnaître? Rien n’a été dit jusqu’ici
qui permette de déterminer à première vue la nature et l’âge de ces
enceintes. On n’est, pour le moment, en possession que de quelques
faits particuliers. Ceux qui augmentent le nombre de ces faits pré-
cis rendent donc un grand service à la science, et nous devons savoir