Revue archéologique (8.1863)

DANS DA

PROVINCE DE CONSTANTINE

M. Adrien de Longpérier a, depuis longtemps déjà, signalé à la
Société des antiquaires de France l’existence de monuments dits
celtiques en Algérie. M. le général Creuly, et tout dernièrement
encore M. André, conseiller à la cour impériale de Rennes, sont
venus ajouter de nouveaux faits à ceux qui avaient été primitivement
recueillis. La présence de monuments dits celtiques dans les pro-
vinces de Constantine et d’Alger est donc aujourd’hui un fait parfai-
tement avéré. Mais il ne s’était agi jusqu’ici que de monuments
isolés, observés en passant, non fouillés et sur le caractère véritable
desquels on pouvait encore conserver quelque doute. Ces monuments
étaient, d’ailleurs, uniquement des dolmens ou tables de pierre. On
ne parlait ni de menhirs (1) ni de cromlech’s (2). Un récent mémoire
de M. Féraud, interprète de l’armée d’Afrique, mémoire inséré dans
le dernier volume publié par la Société archéologique de Constan-
tine (3), jette un jour tout nouveau sur ces monuments. Nous croyons
ne pas devoir tarder davantage à en donner une analyse à nos lec-
teurs. Nous ferons suivre cette analyse de quelques observations que
nous autorise à émettre, ce nous semble, Fétude spéciale que nous
avons faite de ces monuments en Gaule et hors de Gaule.

Parlons d’abord des faits mis en lumière par M. Féraud. Trans-
portons-nous, avec ce savant, à trente-cinq kilomètres sud-est de

(1 Pierres debout.

(2) Cercles de pierre.

(3) Recueil de notices et mémoires de la Société archéologique de la province de
Constantine, 1863.