DOI Artikel:
Foucart, Paul François: Le temple d'Apollon à Delphes
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0047
LE TEMPLE D’APOLLON
A DELPHES
La nature semblait avoir destiné Delphes à être le siège d’un oracle.
Un sol rocheux, tourmenté par de fréquents tremblements de terre,
s’élevant en étages demi-circulaires comme les gradins d’un théâtre,
enfermé de toutes parts par de hautes montagnes qui se dressent
comme un mur infranchissable, enfin je ne sais quelle grandeur
sauvage et mystérieuse qui saisit l’âme, tout en faisait la demeure
de la divinité. Aussi, les populations primitives de la Grèce y avaient
placé l’oracle de la Terre et de Thémis; et, quand les tribus hellé-
niques apportèrent avec elles le culte d’Apollon, ce fut à Delphes
que s’éleva le premier sanctuaire du dieu, sanctuaire déjà célèbre
au temps de la guerre de Troie. Après l’incendie qui le consuma
en 548, on commença le second temple qui resta debout jusqu’à la
chule du paganisme. A la fin de la première guerre médique, il était
assez avancé pour que les Athéniens pussent suspendre aux archi-
traves les boucliers enlevés aux Perses vaincus. Il appartient donc
à la seconde moitié du vie siècle avant notre ère, et, après le temple
de Corinthe, c’est le plus ancien des grands temples de la Grèce,
dont il reste des ruines.
Il en est peu sur lesquels les auteurs anciens nous aient laissé des
détails aussi précis et aussi intéressants.
Les Amphictions, qui réglaient souverainement tout ce qui se
rapportait au sanctuaire de Delphes, mirent la construction du tem-
ple en adjudication, pour la somme de trois cents talents; on devait
se conformerà un plan, napaSaypa, fourni d’avance. Les Alcméonides,
riche famille athénienne, chassée par les Pisistratides, se chargèrent
de l’entreprise; mais, désireux de mériter la bienveillance du dieu,
ils firent mieux que le plan ne l’exigeait. L’architecte fut un Corin-
thien, Spintharos; le plan de l’édifice fut celui que Ton trouve dans
tous les grands temples de la Grèce, une colonnade appuyée sur un
soubassement, formant portique autour du sanctuaire, couronnée à
A DELPHES
La nature semblait avoir destiné Delphes à être le siège d’un oracle.
Un sol rocheux, tourmenté par de fréquents tremblements de terre,
s’élevant en étages demi-circulaires comme les gradins d’un théâtre,
enfermé de toutes parts par de hautes montagnes qui se dressent
comme un mur infranchissable, enfin je ne sais quelle grandeur
sauvage et mystérieuse qui saisit l’âme, tout en faisait la demeure
de la divinité. Aussi, les populations primitives de la Grèce y avaient
placé l’oracle de la Terre et de Thémis; et, quand les tribus hellé-
niques apportèrent avec elles le culte d’Apollon, ce fut à Delphes
que s’éleva le premier sanctuaire du dieu, sanctuaire déjà célèbre
au temps de la guerre de Troie. Après l’incendie qui le consuma
en 548, on commença le second temple qui resta debout jusqu’à la
chule du paganisme. A la fin de la première guerre médique, il était
assez avancé pour que les Athéniens pussent suspendre aux archi-
traves les boucliers enlevés aux Perses vaincus. Il appartient donc
à la seconde moitié du vie siècle avant notre ère, et, après le temple
de Corinthe, c’est le plus ancien des grands temples de la Grèce,
dont il reste des ruines.
Il en est peu sur lesquels les auteurs anciens nous aient laissé des
détails aussi précis et aussi intéressants.
Les Amphictions, qui réglaient souverainement tout ce qui se
rapportait au sanctuaire de Delphes, mirent la construction du tem-
ple en adjudication, pour la somme de trois cents talents; on devait
se conformerà un plan, napaSaypa, fourni d’avance. Les Alcméonides,
riche famille athénienne, chassée par les Pisistratides, se chargèrent
de l’entreprise; mais, désireux de mériter la bienveillance du dieu,
ils firent mieux que le plan ne l’exigeait. L’architecte fut un Corin-
thien, Spintharos; le plan de l’édifice fut celui que Ton trouve dans
tous les grands temples de la Grèce, une colonnade appuyée sur un
soubassement, formant portique autour du sanctuaire, couronnée à