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Revue archéologique — 8.1863

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Foucart, Paul François: Le temple d'Apollon à Delphes
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0061

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Li: TEMPLE D APOLLON A DELPHES.

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« Les Delphiens ont rendu aux Naxiens le droit de consulter les
premiers l’oracle, selon les anciennes conventions; Tliéolytos ar-
chonte, Épigénès sénateur. » C’est ce privilège que constatent les
habitants de Naxos, en élevant une colonne sur la base de laquelle
il est gravé. Ce droit de 7rpo[xavTy|{a est un de ceux qui sont accordés
d'ordinaire aux proxènes et aux bienfaiteurs de la ville de Delphes.
Il pouvait l’être également à tout un peuple; les Lacédémoniens
et les Athéniens l’avaient obtenu, au temps de Pêriclès, et plus tard
les habitants d’Alexandrie.

Il n’y a rien qui permette de fixer avec certitude la date de cette
inscription. Elle se rapproche par la forme des lettres et surtout du®
d’une inscription des Naxiens à Déios, que Bœckh fait remonter
au ve siècle avant Jésus-Christ. En tout cas, il est difficile de
descendre jusqu’à l’époque macédonienne, où le dialecte ionien qu’on
retrouve dans la forme 7rpop.avT7)ia avait déjà disparu des actes pu-
blics. En outre, l’histoire de Naxos n’a jamais eu beaucoup d’im-
portance; mais si cette île a pu obtenir un privilège des Delphiens,
n’est-ce pas plutôt à l’époque de l’indépendance qu’au temps de la
domination macédonienne? Pendant la guerre du Péloponèse, la
piété des Naxiens pour Apollon est attestée par la restauration de la
statue qu’ils lui avaient consacrée à Déios et qu’ils relevèrent après
qu’elle eut été renversée par la chute du palmier de Nicias (1). Peut-
être faut-il rattacher à cette restauration le renouvellement de leurs
anciens privilèges. Tout me porte donc à placer cette inscription à
la fin du v° siècle.

Au reste, l’époque est moins importan te pour l’inscription même que
pour la colonne qui est d’une forme dont jusqu’ici on n’avait pas
d’exemples. La large dalle de marbre sur laquelle elle repose s’ap-
puie sur une pointe de rocher qui sort du sol et qu’on a taillée pour la
recevoir. Sur cette dalle est une hase de quarante-neuf centimètres de
haut, ronde et sans moulures, qui porte l’inscription. Le fût de la
colonne est de même grosseur que la base : la partie supérieure a
disparu; mais la partie inférieure est remarquable en ce qu’elle pré-
sente quarante-quatre cannelures doriques. Ces cannelures sont peu
profondes, à cause de leur nombre même; mais l’absence de baguettes
et l’arête vive ne permettent pas d’y voir une colonne ionienne ou
corinthienne. Voilà donc un nouveau genre de colonnes appartenant
à la meilleure époque de l’art grec, une colonne dorique, mais avec

(1) Franz, Éle'm. épigr., p. 103,
 
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