Revue archéologique (8.1863)

LE TOMBEAU DE DENYS. 93

’Avayxvi par un N à la place du r, est fréquent dans les inscrip-
tions.

D’après ce document, nous pouvons conjecturer que nous avons
sous les yeux le tombeau d’un guerrier. Ces tombeaux, en effet,
étaient nombreux dans le Céramique extérieur, au dire de Pausanias,
qui en a énuméré quelques-uns (1).

De quel Denys s’agit-il ici? Serait-ce le général athénien dont
parle Xénopbon, et qui se mit avec quelques-uns de ses collègues à
la poursuite du Spartiate Anlalcidas (2)? Rien ne s’y oppose, mais
rien aussi n’autorise suffisamment à le croire.

Quant à l’éloge dont parle le poëte comme d’une récompense
assurée aux braves, n’est-ce pas une allusion à ces oraisons funèbres
collectives par lesquelles la démocratie athénienne honorait les sol-
dats morts pour sa cause, et dont elle confiait le soin aux plus
éloquents de ses orateurs, à des hommes tels que Périclès, Hypéride
et Dômosthènes? Assurément, si de tels panégyristes étaient faciles
cà trouver, c’est qu’Athènes, à cette époque, était la patrie de l’élo-
quence.

Au-dessus de ce monument, on a trouvé une construction formée
de quelques assises helléniques anciennement recouvertes de stuc,
qui soutiennent une base en marbre de l’Hymelte, dans laquelle on
remarque une ouverture plus longue que large, anciennement
destinée sans doute à recevoir un bas-relief ou une statue équestre.

Les fouilles sont arrêtées. Le gouvernement grec est entré en
négociations avec les propriétaires pour l’achat des terrains qui
recèlent ces trésors.

Carle Wescher,

Membre de l’École française d’Athènes.

(1) Paus., AU., I, 29, § 3-15.

(2) Xen., Hellen , V, 1, 26.