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Revue archéologique — 8.1863

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Parker, J. H.: Les abbayes de Caen
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0236

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232 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

d’un siècle à partir de la fondation, les traces de trois périodes, toutes
du style que nous appelons Normand.

L’église de la Trinité nous montre à son tour l’œuvre de deux
périodes, dont la première- a Jaissé peu de traces visibles, sauf les
murs latéraux de la nef percés de petites fenêtres que M. R. Robert,
l’architecte chargé de la restauration de ce monument, a retrou-
vées cachées sous des enduits et repercées de fenêtres carrées (1).
Il est évident aussi qu’un changement dans le travail existe im-
médiatement au-dessus des piliers de la nef. C’était l’usage habituel
de couvrir d’un toit provisoire la partie basse de l’église aussitôt
qu’elle ôtait achevée, laissant les portions diverses de l’édifice à
compléter lorsque les ressources le permettraient. On sait qu’il en a
été ainsi à Amiens et à Carlisle; beaucoup de monuments présentent
la preuve de faits semblables. Souvent la partie haute d’une église
diffère essentiellement de la partie basse.

Des deux abbayes de'Caen, Saint-Étienne est la plus impor-
tante pour le but que nous nous proposons, étant mieux conservée
et montrant les changements apportés à sa construction. On sait
que ces deux abbayes furent fondées .par Guillaume le Conqué-
rant et Mathilde, sa femme, comme pénitence et condition de leur
réconciliation avec l’Église, après l’excommunication que leur pa-
renté leur avait fait encourir, comme le dit au reste la charte de
fondation de l’Abbaye-aux-Dames. FeuM. Stapleton, dans le 3e vol. de
1 ’Archaeological journal, s’efforce de montrer qu’il existait une autre
cause d’excommunication que la consanguinité, que Mathilde avait
été auparavant mariée à Gerbodo, avoué de Saint-Bertin, dont serait
né Gerbodo, comte de Chester, Frédéric, et Gondrade, femme de Guil-
laume de Varennes et fondatrice du prieuré de Lewes. Selon lui, le
pape refusait de permettre le divorce de Mathilde avec son premier
mari, ce qui rendait nul son mariage avec Guillaume (2).

(1) Pendant l’impression de cet article, M. R. Robert, architecte du gouvernement,
a publié dans les Mémoires de la Soc. des antiq. de Norm. un bon travail sur cette
église dont il est l’architecte : il confirme notre manière de voir sur presque tous les
points. Il divise les travaux en quatre périodes auxquelles il assigne une date, et par
l’examen des faits principaux arrive aux mêmes conclusions que nous.

(2) Le mariage de Guillaume et de Mathilde fut expressément prohibé par le pape
Léon IX, au concile de Reims (1049), et ne put avoir eu lieu qu’en 1053, pendant
la captivité du pontife à Rouen, suivant la chronique de Tours. La charte de Guil-
laume de Warennes, sous le règne de Guillaume Le Roux, accordant l’église de
Saint-Pancrace de Lewes à l’abbaye de Cluny, contient, dans le paragraphe suivant,
la preuve évidente que sa femme avait pour mère l’épouse du Conquérant.

«Volo quod sciant qui sunt et qui futuri sunt, quod Ego Willelmus de Warenna
 
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