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Revue archéologique — 8.1863

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Creuly, Casimir: La carte de la Gaule, [4]: Examen des observations auxquelles elle a donné lieu
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0258

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254 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

le change à cet égard, pour peu qu’on y apporte d’attention et de
droiture. Cependant le critique berlinois n’hésite pas à tomber sur
la prétendue faute grammaticale Rhoclanum, et, après je ne sais
quelle autre chicane de même force, sa plume incivile jette à notre
collaborateur cette personnalité de mauvais goût : « Il a montré par
là qu’on pouvait lire dix fois César sans pour cela le mieux com-
prendre. » L’écrivain du Philologus, dirai-je à mon tour, et avec
plus juste raison, montre qu’on peut être un homme instruit sans
pour cela être un homme bien élevé.

Pour en revenir à l’armée romaine, le chemin qu’elle a parcouru,
depuis la ville italienne d’Ocelum jusqu’au territoire des Yoconces,
était évalué par M. de Saulcy à deux cents ou deux cent dix kilo-
mètres : cela fait, observe M. Heller, plus de cent quarante milles
parcourus en sept jours et en combattant constamment. Cette distance
me paraît avoir été notablement exagérée. En effet, d’après Ptolémée,
qui place les Sentiens (Digne) immédiatement à l’est des Yoconces,
il y a tout lieu de croire que ceux-ci s’étendaient jusqu’à la Durance,
et, par suite, que Yapincum (Gap) était situé tout près, sinon à la
limite même de leur territoire. Or, de Yapincum à Ocelum, les docu-
ments géographiques ne donnent que cent dix-neuf milles, ce qui
fait seulement dix-sept milles (vingt-cinq kilomètres) pour chacune
des sept journées de marche et n’a rien d’inadmissible, même avec
la condition de plusieurs combats livrés. Ne perdons pas de vue qu’il
s’agit d’une armée régulière ayant affaire à de pauvres montagnards.

Je trouve, dans mes souvenirs militaires, un fait qui ne manque
pas d’analogie avec la traversée des Alpes par l’armée romaine :
c’est la marche, depuis Milah jusqu’à Djidgeli (Algérie), d’une
colonne de huit ou dix mille hommes conduite par le général de
Saint-Arnaud, en mai 1851. Le trajet, de cent cinq kilomètres, dont
plus de la moitié à travers la chaîne de l’Atlas, fut effectué en cinq

jours, de la manière suivante :

1er De Milah à Fedj-Beïnen. 23 kil.

2e De Fedj-Beïnen à El-Aroussa, par Fedj-Menazel :

attaque de ce col, fortifié par les Kabyles....... 13 »

3e D’El-Aroussa à El-Eursa : mauvaise affaire de nos

flanqueurs de gauche. 19 »

4e D’El-Eui ■sa à Kannar : combats continuels à notre

gauche, pendant les 2/3 du chemin.... 32 »

5e De Kannar à Djidgeli.;. 18 »

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