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Revue archéologique — 8.1863

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Boutaric, Edgard: Armement, tactique et force des armées françaises aux XIIIe et XIVe siècles
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0338

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334 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

carré au commencement du xme siècle. Sous Philippe le Bel, il
affecta la forme cylindrique arrondie par le haut. Il emboîtait entiè-
rement la tête et était muni d’une porte qui s’ouvrait sur l’un des
côtés à l’aide de charnières. Cette porte était garnie de trous pour
permettre de respirer sous le heaume. On continua de porter un
capuchon de mailles. Sous la cotte démaillés on plaçait, pour amortir
les coups, des vêtements rembourrés nommés gambesons; et sur les
mailles, une autre cotte ou robe également rembourrée nommée
cotte d’armes ou cotte hardie, ordinairement aux armes du chevalier.
Au xme siècle, l’épée et le poignard étaient retenus par des chaînes
de fer; une longue lance et un bouclier ou écu armorié complétaient
l’armement du chevalier. A la fin du même siècle, on inventa des
genouillères de fer nommées trumelières. Cette invention fut le
germe d’une révolution. Les chevaliers étaient presque invulnéra-
bles, mais ils avaient peine à se mouvoir; il leur fallait des pages
pour les habiller et les armer; il fallait qu’on les hissât à grands
efforts de bras sur leurs chevaux, également couverts de fer. Un
chevalier désarçonné était un homme perdu : il était tué ou fait pri-
sonnier et forcé de payer une riche rançon. Aussi ne s’armait-il
qu’au moment du combat et se faisait-il accompagner de plusieurs
pages ou écuyers et de plusieurs chevaux. En route, il montait un
dextrier pour ménager son grand cheval; un roncin portait ses
armes; un écuyer et des archers étaient là pour le protéger au cas
où il serait renversé et où un manant ennemi, ce qui se voyait fré-
quemment, chercherait à lui donner du coutel dans le ventre.

Cet attirail, qui faisait la sûreté du chevalier, paralysait ses mou-
vements. Au xive siècle, époque où les guerres devinrent plus
fréquentes et se prolongèrent, on résolut d’alléger l’armement. Aux
mailles on substitua des plaques de fer dont on se servait déjà pour
les trumelières. Ce fut vers 1340 que s’opéra cette révolution, qui se
borna, au xive siècle, aux bras et aux jambes. Le buste continua
d’être couvert d’une cotte de mailles, mais cette cotte, nommée
haubergeon, était très-légère et était recouverte d’un vêtement serré
à la taille et collant nommé pourpoint; le pourpoint était fortement
rembourré; l’épée, au lieu de pendre à une chaîne en bandoulière,
fut attaché à un ceinturon placé au bas de la taille. Le heaume ancien
fut modifié et fit place au bassinet, casque léger muni d’une visière
qui se levait à volonté. Jusqu’alors on mettait sous le heaume un ca-
puchon de mailles faisant partie d’abord du haubert, et plus tard for-
mant une pièce séparée nommée camail. Au xive siècle, le capuchon
fut supprimé, mais le bassinet fut garni de mailles qui retombèrent
 
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