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Revue archéologique — 8.1863

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Boutaric, Edgard: Armement, tactique et force des armées françaises aux XIIIe et XIVe siècles
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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0344

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340

REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

en 1276, les nobles et les roturiers des sénéchaussées de Toulouse,
de Carcassonne et de Périgord pour faire la guerre en Navarre, ce
qui produisit vingt mille hommes (1).

Philippe le Bel réunit de nombreuses armées. Voici, d’après un
document officiel, qui malheureusement ne donne pas de chiffres,
les mesures qu’on prit en 1295 pour repousser une invasion des
Anglais et occuper la Guyenne. Une grande armée sous les ordres
du comte de Valois, frère du roi, fut envoyée pour s’emparer des
possessions anglaises du midi de la France. D’autres corps d’armée
furent échelonnés le long des frontières menacées par le roi d’An-
gleterre et ses alliés; tout le littoral de la Manche fut gardé et mis à
l’abri d’une descente. On comptait six corps d’armée, l’un à Calais
et à Boulogne, sous les ordres du comte d’Artois; un autre à Abbe-
ville, sous la conduite du duc d’Aumale. Le sire d’Harcourt et Jean
de Rouvroy commandaient les troupes de Normandie, Foulque de
Melle et Hugues de Thouars défendaient la Rochelle et les environs.
Le sire de Châtillon protégeait, avec une armée (2), la Champagne
contre les attaques des Allemands (3). L’effectif de tous ces corps
réunis devait être considérable.

*

A la bataille de Mont-Cassel, en 1328, l’armée de Philippe de
Valois s’élevait, au dire des grandes Chroniques de Saint-Denis, à
quarante mille hommes. En 1347, le même Philippe de Valois leva
deux cent mille hommes, mais selon toute vraisemblance ces deux
cent mille hommes ne formèrent pas une seule armée (4).

En 1406, au dire d’un chroniqueur, P. Cochon, « se forma une
très-grande armée à aler en Guyenne, dont estoit chevetaigne
M. d’Orlienz, et une autre à aler à Karllès, dont estoit chevetaigne,
M. de Bourguongne, la quelle armée fu la plus belle que l’on eut
piéça veue. Et avoient bien de Bretaigne et de Normandie, trois mille
hommes d’armes de estoffle (5). » Chaque homme d’armes estoffé
représentait au moins trois hommes armés à cheval (6), et quel-

(1) Bouquet, t XV, p. 50Zj.

(2) Voyez nos Notices et extraits de documents relatifs à Philippe le Bel, d’après
le Trésor des chartes, J. 654, n° 16.

(3) Chronique de Saint-Denis, édit, de P. Paris, t. V, p. 214.

(4) Hist. de l’artillerie, 1.1, p. 30, d’après le Livre des faits d’armes, Biblioth. imp.,
n° 7076, fol. 32.

(5) Chronique de P. Cochon, à la suite de la Chronique de la Pucelle, édit. Vallet
de Viriville, p. 377.

(6) Froissart dit que vingt mille hommes d’armes représentaient soixante mille
chevaux, liv. IV.
 
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