Revue archéologique (8.1863)

Le chemin de la barbarie.

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Avant cette époque et depuis, il s’est formé plusieurs opinions
contraires à celle de D. Grenier au sujet du passage et du combat qui
eurent lieu sur la rivière d’Aisne. Récemment encore, après des
fouilles intelligentes, on a retrouvé un camp romain à Mauchamp,
près de Berry-au-Bac, qui semble détruire l’opinion ci-dessus. Tout
en respectant ces divers avis, nous croyons cependant devoir faire ici
une courte observation sur le texle de César relatif au passage de

l’Aisne : .flumen Axonam, quod est in extremis Remorum fmibus,

la rivière d’Aisne qui est, dit-il, aux confins des Rêmes. Or, la ri-
vière d’Aisne n’ayant, jamais servi de frontières au pays des Rèmes
qu’elle traversait au contraire et arrosait presque par le milieu, le
texte de César serait inexplicable, s’il ne voulait pas dire, comme l’ont
pensé plusieurs géographes et historiens, que son armée passa
l’Aisne au point où cette rivière sert de limites au pays des Rêmes,
c’est-à-dire à Pont-Arcy, qui a toujours été la limite des deux dio-
cèses de Reims et de Soissons ou des deux Civitates Suessionum et
Remorum.

Au point où en est la question, il serait important, croyons-nous,
de fixer d’une manière aussi exacte que possible la limite commune
de ces deux Civitates. Les documents manquent, il est vrai ; mais si
nous nous en rapportons aux études faites sur la géographie antique
depuis plusieurs siècles, il est hors de doute que les anciens diocèses,
institués au troisième siècle dans ces contrées, ont été établis, à peu
de choses près, dans les limites et sur la même circonscription que
les Civitates delà Gaule.

S. Prioux.

viii.

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