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Revue archéologique — 8.1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.22428#0457

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BIBLIOGRAPHIE.

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mairien latin. » Pour bien d'autres, celle qualification serait restée inap-
perçue; pour M. Egger, elle devient un thème qu’il orne de toutes les ri-
chesses d’une érudition ingénieuse. L’idée maîtresse dans cette dissertation,
une de ces idées neuves qu’on n’oublie pas, c’est que, si le nombre des
Grecs de quelque valeur qui ont écrit en latin se trouve tellement restreint
(six ou sept tout à peine), ce n’est point l’effet du hasard. La Grèce vain,
eue affectait de dédaigner la langue de ses maîtres. C’est ainsi qu’elle se
vengeait; et cependant, remarquez le contraste! L’élite de la société ro-
maine voyait dans l’étude du grec le signe infaillible d’une bonne éduca-
tion : personne n’y contestait la suprématie intellectuelle d’Athènes. Les
choses en étaient à ce point que ce peuple que la nature avait créé pour
commander aux autres :

Tu regere imperio populos, Romane, memento,

souffrait qu’un de ses enfants, qu’un poète, osât dire en plein théâtre :
« Ménandre a écrit cette pièce en grec, Plaute l’a traduite en langue bar-
bare. » Plautus vortit barbare.

Même méthode et même habileté dans les Observations historiques sur les
formalités ÿe l’état civil chez les Athéniens, ho ne m’y arrêterai point par la rai-
son que ce morceau publié dans ia Revue archéologique n’a pu être oublié
de mes lecteurs, il pique trop vivement la curiosité; il est étrange, en
effet, de voir les formes conservatrices de la position sociale des citoyens
parfaitement établies dans un coin du monde bien des siècles avant l’é-
poque où notre civilisation perfectionnée a su les trouver. Mais passons,
pour entrer dans un autre domaine, ceci est encore plus sérieux.

On a trouvé naguère sur un des tombeaux de la voie Appienne une épi-
taphe dans laquelle le mort est représenté comme miséricordieux et ami
des pauvres, misericordis, amantis pauperis (pour pauperes). S’il s’agissait
d’une inscription chrétienne, il ne faudrait point y prendre garde, mais
la forme des caractères étant jugée par les habiles comme pouvant nous
indiquer l’époque d’Auguste, nous voici en face d’un gros problème qui
dépasse la grammaire et l’épigraphie. Sans négliger l’une et l’autre, ce
qu’un philologue ne pourrait faire en pareille occasion sans gravement se
compromettre, M. Egger est entré résolument dans l’appréciation philo-
sophique et morale. Il s’est demandé si l’amour du pauvre, si la charité,
en un mot si l’humanité n’existaient point dans le cœur de l’homme
(comme on serait tenté de le croire) du temps des premiers empereurs, ou
si l’on veut dans les âges où fleurit le paganisme, et en définitive si la société
antique avait expulsé la pitié, ce contre-coup de la douleur des autres,
suivant la belle expression de M Villemain. Ecoutons un instant M. Egger,
car il parle avec âme et sagesse :

« En général, dit-il, nous sommes trop portés à exagérer le contraste
de la société païenne et de la société chrétienne, quant au développement
du sentiment moral. Ni l’unité primitive de la race humaine, ni les droits,
et les devoirs qui en découlent, ni particulièrement le devoir de l’affection
et de l’assistance mutuelle n’ont été inconnus à la philosophie avant le
christianisme. L’école de Socrate a déjà proclamé plusieurs de ces nobles
vérités; le stoïcisme qui ne fait guère, en morale, que continuer l’école de
Socrate, en a trouvé une expression plus vive, et leur a donné une force
plus efficace encore dans la pratique. Le nom même de charité exprime
 
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