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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 2)

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Soldi, Émile: Des origines de l'art dans l'antiquité par MM. G. Perrot et Chipiez, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0072

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Bas-relief du tombeau de Ti.
Egyptiens sculptant et polissant des statues en bois; les premiers avec des ciseaux en bronze et des marteaux en bois,
les seconds avec des silex remplaçant la lime. (Gravure tirée de l'Histoire de l'art dans l'antiquité : l'Egypte.)

DES ORIGINES DE L'ART DANS L'ANTIQUITÉ'

Par MxM. G. PERROT et CHIPIEZ

(suite)

II

M. Perrot dédaigne peut-être trop les pierres éclatées ou polies, ces premiers rudiments du
travail humain.

La lapidairerie est la première industrie de l'humanité ; la gravure ou l'intaille sur le bois,
l'os et la pierre, est le premier art.

L'une a donné naissance à l'autre, en lui fournissant ses premiers moyens d'expression.

Chez les peuples les plus primitifs, les plus barbares, nous trouvons la connaissance de
quelques procédés du lapidaire d'autant plus développée que les richesses minérales du pays sont
plus grandes. Mais généralement la beauté des matériaux, l'éclat de certaines pierres fines ou
corindons, inséparable de leur dureté, ont reculé l'avènement de l'art chez les nations déjà
privilégiées par la nature.

Si Ton remonte aux premières périodes de la civilisation humaine, on trouve en général que
la lapidairerie s'attaque seulement aux pierres tendres et aux pierres dures chez les peuplades
préhistoriques de l'Europe et clans l'Egypte de l'ancien Empire ; aux pierres dures et aux pierres
fines, dans les anciennes civilisations américaines; aux pierres dures, aux pierres fines et aux
pierres précieuses, chez les Indous, dès les premières émigrations Védiques.

Les premières tendances artistiques se manifestent en Europe — de même qu'en Egypte
— par des gravures et des sculptures sur le bois, l'os et la pierre. L'Amérique martèle et use
ensuite avec difficulté ses granits et ses émeraudes pour en former quelques grossières sculptures.
L'Inde reste trop longtemps éblouie de l'éclat des saphirs, des lapis et des rubis obtenu par ses
lapidaires. Elle ne grave pas.

Le premier pas constaté dans l'histoire de la civilisation humaine, cette période de notre
enfance industrielle qui a reçu le nom d'âge de la pierre éclatée (période dont on peut discuter
la date suivant les pays et les événements), n'en est pas moins le premier jalon, le point de
départ rationnel pour comprendre les origines de certains usages, de certaines superstitions dont
les effets techniques ou esthétiques se retrouvent dans tous les arts, même de nos jours.

« Le premier, dit Boucher de Perthes, qui frappa un caillou contre un autre pour en
régulariser la forme, donnait le premier coup de ciseau qui a fait la Minerve et tous les marbres
du Parthénon. »

i. Voir l'Art, cf année, tome II, page 17.
 
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