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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 2)

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Hymans, Henri: Jean-Étienne de Calcar
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https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0085

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64 L'ART.

Le portrait de Vésale, employé pour l'édition de 1555, est resté la planche de i54'3.
L'illustre savant y est représenté à l'âge de vingt-huit ans.

Ces divers travaux nous font connaître en Jean de Calcar un dessinateur — nous n'oserions
dire an graveur — de première force. Certes, le talent qui se manifeste dans ces illustrations
magistrales peut suffire à la gloire de l'artiste. Elles lui demeurent acquises complètement en
l'absence de toute collaboration connue. 11 est d'ailleurs permis de croire que Jean de Calcar,
arrivé comme dessinateur à un tel degré d'adresse, eût inévitablement produit une œuvre bien
plus considérable que les illustrations de Vésale. Tout porte à supposer, au contraire, que, com-
patriote de l'anatomiste, peut-être son parent, il entreprit à sa prière les planches destinées à
accompagner ses travaux scientifiques, sans se créer une spécialité de ce genre d'entreprises.

Vasari qui, on l'a vu, s'était intimement lié à Naples avec notre maître, ne le rangeait
pas parmi les graveurs, mais disait au contraire : « Jean Calkar sera toujours tenu en haute
estime pour avoir fourni les dessins du livre d'anatomie publié par Vésale. » Si van Mander a
pu lui assigner la gravure des planches de la première édition des Vies des Peintres, ce ne
pouvait être qu'en perdant de vue l'assertion de Vasari lui-même : « Qu'il nous suffise de citer
les portraits de notre livre dessinés par Giorgio Vasari et ses élèves et gravés par maestro
Cristofano Coriolano, lequel ne cesse de produire, à Venise, des ouvrages dignes de mémoire. »
Les planches de ce Cristofano ne valent certainement pas les illustrations des livres de Vésale.
Passavant le croit originaire de Nuremberg et son nom de Coriolano serait 1' « italianisation de
Lederer », le corroyeur.

Les œuvres peintes de Jean de Calcar sont au nombre des raretés. Mort jeune, nous le
voyons célébré par tous ses biographes comme un émule du Titien. Sandrart va même jusqu'à
affirmer que, dans les dernières années de sa vie, il s'appliquait à imiter Raphaël et y réussissait.
Tout cela n'indique pas une bien franche personnalité.

En somme, toutes recherches faites, le nombre des toiles attribuées à Calcar se borne à
quatre portraits d'hommes, existant au Louvre, au Belvédère, au musée de Berlin et clans la
galerie de Padoue.

A Naples même, rien, si ce n'est peut-être un portrait d'homme attribué à Van Dyck et
exposé sous le numéro 4 de la petite salle dite des Corrège. Tête vulgaire, mais expressive,
nez court et fort, moustache et barbiche. Le costume cependant paraît un peu postérieur au
milieu du xvie siècle.

Le portrait de Padoue est censé représenter Vésale et, chose digne de remarque, plusieurs
collections prétendent posséder l'image de l'illustre savant : la galerie Pitti, le Belvédère, la
collection d'Ambras du même palais, la Pinacothèque de Munich, l'université de Glasgow, le
Collège of Surgeons de Londres. Il faut dire cependant que, prenant pour point de départ 1 effigie
certaine, insérée dans le traité d'anatomie, aucun de ces portraits ne paraît avoir le moindre
titre à l'authenticité, question de valeur artistique mise à part. Le portrait de la galerie Pitti,
attribué à tort ou à raison à Titien, est certainement une œuvre remarquable.

Se plaçant au point de vue de la ressemblance, le portrait de Jean de Calcar du Louvre se
trouve offrir précisément avec les traits bien connus de Vésale une analogie frappante.

Il y a plusieurs années, les journaux firent part de cette remarque d'un touriste anglais que,
toute abstraction faite de la ressemblance, les initiales inscrites sur la bague des personnages :
A. V. B. [Andréas Vesalius Bruxellensis), et l'âge inscrit sur la toile, venaient à l'appui de la
supposition1. Mais pour bien des gens ce fut à peine une révélation.

En effet, que Ton ouvre l'Histoire des peintres de Charles Blanc, à l'article Calcar, on y
verra consignée l'observation que nous venons de rappeler. La ressemblance, jointe aux multiples
associations d'idées que font naître les noms de Vésale et de Jean de Calcar, légitime ici
certaines conjectures.

Né le 3i décembre 1514, André Vésale atteignait précisément, en 1540, sa vingt-sixième
année; son portrait gravé nous le démontre âgé de vingt-huit ans. A cette époque, il avait

r. L'observation était du docteur Turner. {Voir l'Art, i" année, tome II, page 89.)
 
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