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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 2)

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Léris, G. de: Le centenaire du Salon, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0130

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LE CENTENAIRE DU SALON.

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de 1725? Celle-ci se tient du 25 août au 2 septembre et elle est établie dans le Salon carré du
Louvre, d'où les Expositions tireront plus tard leur dénomination de « Salon ». Parce que,
répond-on, le quatrième livret connu porte seulement la date de 1737. La raison est insuffisante.

Mais enfin acceptons le Salon de 1737 comme le quatrième. Il s'ouvre le 18 août et renferme
286 ouvrages présentés par soixante-neuf exposants. Ceux-ci n'étaient que cinquante en 1673.
A partir de 1737, nous voyons une Exposition s'ouvrir chaque année jusqu'en 1743, pour reprendre,
après une interruption d'une année, en 1742, 1746, 1747, 1748.

Nous nous arrêtons un moment à cette date pour signaler un fait important : l'établissement
d'un jury. Dès lors on avait donc reconnu la nécessité, même entre académiciens, de faire un
choix parmi les œuvres présentées. Nous lisons en effet dans une lettre écrite à Coypel par le
directeur des bâtiments, Lenormand de Tournehem : « Ce n'est pas le grand nombre, mais le
choix des tableaux qui rend les Expositions brillantes. » Sorte de maxime qui devrait bien être
observée maintenant encore. Le Salon suivant s'ouvre en 1750, puis en 1731, et, de cette date,
tous les deux ans jusqu'en 1791.

Le Salon de 1791 ouvre la deuxième période des Expositions. Jusqu'à cette époque les
académiciens et les agréés à l'Académie qu'ils admettent auprès d'eux, ont été seuls à exposer.
Mais, en 17g 1, l'Académie est abolie. On la considère comme un privilège et elle disparaît.
« Dans un empire, disait Chéry, où les hommes sont libres, les arts doivent l'être aussi », et
le 21 août l'Assemblée nationale, considérant « qu'il n'y a plus, pour aucun individu, aucun privilège
ni exception aux droits communs de tous les Français », décrète que « tous les artistes français
ou étrangers, membres ou non de l'Académie de peinture et sculpture, seront également admis à
exposer leurs ouvrages dans la partie du Louvre destinée à cet objet ». L'Exposition eut lieu dans
ces conditions le 8 septembre. La liberté presque sans limite n'accrut pas cette première année,
comme on aurait pu le croire, le nombre des ouvrages exposés. Nous ne trouvons en effet que
426 ouvrages mentionnés au catalogue, et nous savons par les livrets antérieurs qu'il y en avait
eu 225 en 1757, 3oo en 1763, 532 en 1771, 534 en 1781, 402 et 453 en 1787 et 1789.

Au plus fort de la tourmente révolutionnaire, en 1793, s'ouvre une Exposition qui comporte
829 numéros au livret. Les artistes éprouvent en quelque sorte le besoin de s'en excuser.
Le livret qui est dénommé : « Explication des ouvrages exposés au Sallon du Louvre par les
artistes composant la commune des arts, le 10 août 1793 », contient en effet un avant-propos
dans lequel nous lisons : « Il semblera peut-être étrange à d'austères républicains de nous occuper
des arts quand l'Europe coalisée assiège le territoire de la Liberté. Les artistes ne craignent
point le reproche d'insouciance sur les intérêts de leur patrie ; ils sont libres par essence ; le
propre du génie c'est l'indépendance..... »

Un autre avant-propos, de style plus emphatique encore, précédera le livret de 1795. Nous y
relevons cette dernière phrase curieuse à plus d'un titre :

« Si dans ces Expositions si salutaires et si honorables aux arts, les artistes, après les
persécutions et les fureurs du vandalisme, après s'être vus suspendus dans leurs travaux par la
Terreur, étaient encore atteints des morsures d'une critique injuste et envenimée, qu'ils songent
que la nation leur ouvre son palais, les couvre de son égide, les regarde et les console. »

En 1796, 1798, 1799 et 1800, nouvelles Expositions. Dès 1799 un jury a été officiellement
établi. Le ministre de l'intérieur en informe les artistes dans la lettre qu'il leur adresse pour
annoncer l'ouverture de l'Exposition. « Le Salon, écrit-il, sera ouvert depuis le ier fructidor
de la présente année jusqu'au 1e1' brumaire; un jury qui se rassemblera vers le milieu du
mois de fructidor prononcera sur les mérites et le talent des ouvrages exposés. Les noms de
ceux qui auront été distingués et honorés par des travaux d'encouragement seront proclamés au

Champ de Mars..... » C'est la première mention que nous trouvions de ce que l'on a appelé le

jury des récompenses. Quant au jury d'admission, ses membres seront également choisis par
l'administration, le principe électif ne sera pas admis de longtemps.

En 1801, il y a Exposition, puis en 1802, et tous les deux ans à la suite jusqu'en 1814.
Cinq ans se passent et les Salons ont lieu de nouveau, en 1819, 1822, 1824, 1827, i83i, 1833,
 
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