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Véron, Eugène: Le Palais de Longchamps à Marseille
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0243
LE PALAIS DE LONGCHAMPS
A MARSEILLE
L'inauguration de la statue d'Espérandieu, à Marseille, a réveillé une
vieille querelle sur laquelle nous croyons devoir donner notre opinion.
Le palais de Longchamps- est certainement une des plus belles choses
qui aient été faites depuis longtemps. Sur ce point, il n'y a qu'un avis.
Quant à savoir quel en est l'auteur, il paraît que la chose est très difficile
à décider. N'est-ce pas bien étrange pour un monument qui date d'une
vingtaine d'années?
11 est bien certain qu'il a été construit par Espérandieu, qui y a gravé
son nom, comme on le peut voir sous la colonnade qui relie le muséum au
château d'eau. Aussi ses amis n'ont-iîs pas hésité à inscrire, sur le socle de
sa statue, le palais de Longchamps parmi ses œuvres principales.
D'un autre côté, M. Bartholdi réclame pour lui-même l'honneur de la
conception première, c'est-à-dire tout l'honneur ; car ici la conception pre-
mière est tout, et ce n'est pas la faute de l'inventeur si on lui a pris son
idée pour en confier à un autre l'exécution.
Voilà comment se pose la question. Nous l'avons suivie avec attention
dans les journaux ; nous avons cherché à nous rendre compte de ce qu'il
peut y avoir de fondé dans les affirmations produites de part et d'autre,
sans autre souci que celui de la vérité, comme nous aurions pu le faire
pour une question d'attribution relative à une œuvre des siècles passés.
M. Bartholdi nous a remis un Mémoire adressé par lui au conseil de
préfecture du département des Bouches-du-Rhône, et une Note sur le palais
de Longchamps, imprimés depuis quelques années.
D'un autre côté, nous avons reçu des amis d'Espérandieu une brochure
relative aux réclamations de M. Bartholdi, dans laquelle
M. H. Espérandieu se contente de reproduire un jugement
du tribunal de Marseille, et une pièce par laquelle M. Bar-
tholdi se désiste de l'appel qu'il avait fait de ce jugement.
Ces deux pièces me paraissant
peu probantes, j'ai écrit à Mar-
seille, à un ami d'Espérandieu,
A MARSEILLE
L'inauguration de la statue d'Espérandieu, à Marseille, a réveillé une
vieille querelle sur laquelle nous croyons devoir donner notre opinion.
Le palais de Longchamps- est certainement une des plus belles choses
qui aient été faites depuis longtemps. Sur ce point, il n'y a qu'un avis.
Quant à savoir quel en est l'auteur, il paraît que la chose est très difficile
à décider. N'est-ce pas bien étrange pour un monument qui date d'une
vingtaine d'années?
11 est bien certain qu'il a été construit par Espérandieu, qui y a gravé
son nom, comme on le peut voir sous la colonnade qui relie le muséum au
château d'eau. Aussi ses amis n'ont-iîs pas hésité à inscrire, sur le socle de
sa statue, le palais de Longchamps parmi ses œuvres principales.
D'un autre côté, M. Bartholdi réclame pour lui-même l'honneur de la
conception première, c'est-à-dire tout l'honneur ; car ici la conception pre-
mière est tout, et ce n'est pas la faute de l'inventeur si on lui a pris son
idée pour en confier à un autre l'exécution.
Voilà comment se pose la question. Nous l'avons suivie avec attention
dans les journaux ; nous avons cherché à nous rendre compte de ce qu'il
peut y avoir de fondé dans les affirmations produites de part et d'autre,
sans autre souci que celui de la vérité, comme nous aurions pu le faire
pour une question d'attribution relative à une œuvre des siècles passés.
M. Bartholdi nous a remis un Mémoire adressé par lui au conseil de
préfecture du département des Bouches-du-Rhône, et une Note sur le palais
de Longchamps, imprimés depuis quelques années.
D'un autre côté, nous avons reçu des amis d'Espérandieu une brochure
relative aux réclamations de M. Bartholdi, dans laquelle
M. H. Espérandieu se contente de reproduire un jugement
du tribunal de Marseille, et une pièce par laquelle M. Bar-
tholdi se désiste de l'appel qu'il avait fait de ce jugement.
Ces deux pièces me paraissant
peu probantes, j'ai écrit à Mar-
seille, à un ami d'Espérandieu,