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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 1)

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Leroi, Paul: Le musée cantonal de Fribourg
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Piat, Adolphe: La gravure & la litographie au salon de 1888
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https://doi.org/10.11588/diglit.25872#0306

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256

L’ART.

Ainsi l’art électrise,
Ainsi le cœur se grise
De son rêve immortel.

Bianca Capello.

Dessin de Charles E. Wilson, d'après le buste de Marcello.
(Musée du Luxembourg.)

Philtre ardent dont la flamme
Souvent consume l’âme
Et dévore l’autel !...

Ah ! c’est lui, c’est vous toutes,

Idoles de ces voûtes,

Legs du ciseau vainqueur,

C’est vous, enfants de pierre,

Dont la main meurtrière
Frappa l’artiste au cœur!

C’est vous, sombres convives,

Que les heures tardives
Ont vus, le front serein,

Comme au banquet du drame,

Broyer ce corps de femme
Entre vos bras d’airain!...

Adèle d’Aflry, duchesse Colonna de Castiglione, se
survit, grâce à Marcello, un nom consacré par son seul
talent, un nom qu’elle s’est fait suivant sa suprême et vrai-
ment noble ambition.

Mme la baronne d’Ottenfels n’a-t-elle pas raconté
« qu'interrogée un jour sur son nom préféré, sa sœur
répondit : « Le nom que l’on se fait soi-même ? »

Si la vie de Marcello fut courte, son sort n’est-il pas
digne d’envie ?

Belle, très belle et non moins élégante, elle a connu
les succès mondains, les hommages les plus enviés ; il
dépendait de son caprice d’exercer la royauté de la mode,
mais elle était heureusement de trop haute intelligence
pour ne pas comprendre la futile inanité de pareils
triomphes ; elle avait une trop sérieuse valeur morale
pour ne point se dire, sans vanité aucune, qu’elle méritait
mieux que cela.

Elle se flança résolument à l’art qui seul était à même
de répondre à ses vaillantes aspirations, dût-elle ne les
réaliser qu’au prix de sa vie, et l’art lui mit au front, au
lieu de l’éphèmère couronne ducale, une couronne immor-
telle.

Paul Leroi.

(La suite prochainement.)

LA GRAVURE & LA LITHOGRAPHIE

AU SALON DE 1888

La lithographie ne justifie guère, cette fois, les espé-
rances de renaissance que certaines planches exception-
nelles avaient fait naître ; nous en éprouvons un très
sérieux chagrin. Que d’œuvres exquises, profondément
artistiques, le crayon lithographique n’a-t-il point créées
dans le passé! Pourquoi faut-il qu’on le néglige aujour-
d’hui à ce point qu’il n’y aurait pas même lieu de parler,
en 1888, d’un art qui eut de si brillantes destinées, si
M. Fantin-Latour, faisant pour le Berlio\ que va nous
donner M. Adolphe Jullien ce qu’il réalisa avec tant de
succès pour le Wagner de cet éminent critique et histo-
rien musical, n’avait exposé huit lithographies inspirées
par l’auteur de Benvenuto Cellini et des Troyens, et si
M. Thornley n’avait interprété la Guerre, de M. Puvis de
Chavannes ?

Vérité, Lélio, la Damnation de Faust, que l’artiste a
la courtoisie d’offrir aux abonnés de l’Art, Apothéose,
Sarah la Baigneuse, Harold, Symphonie fantastique et
la Prise de Troie, témoignent par leur fertilité d’inven-

tion que M. Fantin-Latour ne professe pas un culte
moins ardent pour le novateur français que pour le révo-
lutionnaire de l’art allemand, dont le génie continue à
exercer par delà les frontières une irrésistible influence
posthume.

L’interprétation de M. Thornley — il est fort heureux
qu’il y ait eu interprétation — fait le plus grand honneur
à cet artiste, dessinateur savant, qui ne manie pas avec
moins de succès le crayon du lithographe que le pinceau
de l’aquarelliste. Il a pris la Guerre, de M. Puvis, pour ce
qu’elle est, un noble à peu près à compléter et il l’a admi-
rablement complété. L’œuvre du peintre souffrirait cruel-
lement du voisinage d’une épreuve de la planche de
M. Thornley; le dessin de M. de Chavannes est dessin
d’écolier qui ne saurait supporter la comparaison ; les
innombrables lacunes de son éducation artistique le met-
tent dans l'impossibilité absolue de s’essayer à rendre,
par exemple, le dos de femme agenouillée avec cette
maestria qu’y a apportée le lithographe.
 
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