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Lefebvre, Léopold: Les peintres américains à l'Exposition Universelle de Chicago, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0169
LES PEINTRES AMÉRICAINS, ETC. 127
le public, ont un double mérite. Il en est plusieurs ici qui ont ce courage, cette indé-
pendance ; bon nombre d'entre eux ont déjà triomphé, et si tous n'ont pas réussi, ils
ont au moins la consolation d'être appréciés par une élite et d'être certains de marcher
dans la bonne voie, la seule d'où puisse sortir une Ecole nationale.
D'énormes efforts sont faits pour développer le goût artistique dans le pays; partout
s'ouvrent des Ecoles, des Académies, des Musées dus à la générosité intelligente de ces
intrépides travailleurs qui, ayant amassé rapidement une fortune considérable, en con-
sacrent patriotiquement une large partie au développement intellectuel et moral de leurs
concitoyens. Tout, — c'est et ce demeurera à jamais l'honneur des États-Unis, — tout
est ici l'œuvre de l'initiative privée, qui ne connaît point d'obstacles.
L'artiste américain trouvera probablement avant peu autour de lui suffisamment
d'éléments d'étude pour s'affranchir de l'influence étrangère.
Palais de l'État d'Illinois.
Architectes : MM. W. W. Boyington et O, de Chicago.
Déjà quelques-uns révèlent une individualité qui tend de plus en plus à s'accentuer;
c'est le cas de John S. Sargent, George Inness, Eastman Johnson, John La Farge,
Winslow Homer, D. W. Tryon, F. S. Church, bien connu et apprécié des lecteurs de
l'Art \ Elihu Vedder, William M. Chase, James Mac Neil Whistler, etc.
Parmi ceux qui se rattachent plus spécialement à l'École française, on distingue sur-
tout Charles Sprague Pearce, George Hitchcock, Gari Melchers, Walter Mac Ewen et
Julian Story.
Cari Marr, dont la vaste toile : The Flagellants, attire spécialement l'attention, est
un élève de l'École de Munich et réside dans la capitale de la Bavière. Cette même
École du temps où Piloty y régnait est représentée par M. Walter Shirlaw, qui a son
atelier à New-York. Un autre élève de Piloty, Chase, a rompu avec sa première manière
pour adopter le faire de l'École française.
C'est, en tant que paysagistes, que l'ensemble des artistes américains brille le plus.
On compte parmi eux jusqu'à des impressionnistes !
Après le paysage, c'est le portrait qui l'emporte.
Les peintres de genre sont en général inférieurs, bien qu'on puisse recommander
1. Voir l'Art, 7" année, tome IV, pages 155 et 2o5.
le public, ont un double mérite. Il en est plusieurs ici qui ont ce courage, cette indé-
pendance ; bon nombre d'entre eux ont déjà triomphé, et si tous n'ont pas réussi, ils
ont au moins la consolation d'être appréciés par une élite et d'être certains de marcher
dans la bonne voie, la seule d'où puisse sortir une Ecole nationale.
D'énormes efforts sont faits pour développer le goût artistique dans le pays; partout
s'ouvrent des Ecoles, des Académies, des Musées dus à la générosité intelligente de ces
intrépides travailleurs qui, ayant amassé rapidement une fortune considérable, en con-
sacrent patriotiquement une large partie au développement intellectuel et moral de leurs
concitoyens. Tout, — c'est et ce demeurera à jamais l'honneur des États-Unis, — tout
est ici l'œuvre de l'initiative privée, qui ne connaît point d'obstacles.
L'artiste américain trouvera probablement avant peu autour de lui suffisamment
d'éléments d'étude pour s'affranchir de l'influence étrangère.
Palais de l'État d'Illinois.
Architectes : MM. W. W. Boyington et O, de Chicago.
Déjà quelques-uns révèlent une individualité qui tend de plus en plus à s'accentuer;
c'est le cas de John S. Sargent, George Inness, Eastman Johnson, John La Farge,
Winslow Homer, D. W. Tryon, F. S. Church, bien connu et apprécié des lecteurs de
l'Art \ Elihu Vedder, William M. Chase, James Mac Neil Whistler, etc.
Parmi ceux qui se rattachent plus spécialement à l'École française, on distingue sur-
tout Charles Sprague Pearce, George Hitchcock, Gari Melchers, Walter Mac Ewen et
Julian Story.
Cari Marr, dont la vaste toile : The Flagellants, attire spécialement l'attention, est
un élève de l'École de Munich et réside dans la capitale de la Bavière. Cette même
École du temps où Piloty y régnait est représentée par M. Walter Shirlaw, qui a son
atelier à New-York. Un autre élève de Piloty, Chase, a rompu avec sa première manière
pour adopter le faire de l'École française.
C'est, en tant que paysagistes, que l'ensemble des artistes américains brille le plus.
On compte parmi eux jusqu'à des impressionnistes !
Après le paysage, c'est le portrait qui l'emporte.
Les peintres de genre sont en général inférieurs, bien qu'on puisse recommander
1. Voir l'Art, 7" année, tome IV, pages 155 et 2o5.