LES ACQUISITIONS DES MUSÉES A LA VENTE SPITZER. 245
bâton. Au fond, des prêtres officiant sur un pont. — Au centre, translation de l'image sous un
dais porté par des personnages ayant les traits de membres de la. famille impériale. Au pre-
mier plan, à gauche, François de Taxis. — A droite, les prin-
cesses et les princes de la famille impériale priant devant
l'image miraculeuse; au premier plan, troisième portrait de
François de Taxis. Sur la bordure, près de cette figure, on
lit l'inscription suivante : Egregius Francisons de Taxis pie
memorie postarum magister fieri fecit anno i5i8. »
Cette acquisition s'imposait absolument et l'on ne peut
regretter qu'une chose, c'est que le crédit ouvert à M. Ver-
mersch ne lui ait pas permis d'acquérir toute la série qui
eût dû faire retour à Bruxelles, son pays d'origine. Un bon
orfroi de chasuble, de fabrication italienne (n° 3099), brodé
des figures de la Vierge et de saint Jean, n'est point du tout
un morceau à dédaigner, bien qu'on ne puisse le comparer ni
de près ni de loin à la splendide tenture de François de Taxis.
La céramique, et surtout la céramique italienne, a atteint
à la vente Spitzer des prix plus que respectables et les Musées
n'ont pu songer à acquérir les principales pièces, ou tout au
moins celles qui étaient le plus en vue. Néanmoins, la Belgique
a pu conquérir plusieurs faïences encore fort importantes et
Vase de pharmacie d'un s»tyle parfait : en première ligne, nous placerons un plat
en aience peinte. ^ ^ larges bords, de Castel-Durante (n° 1151 ), d'une beauté
Faenza. Commencement du xvr siècle.
(Collection Spitzer.) d'émail extraordinaire et d'un ton très harmonieux : « Au fond,
un amour debout et nu lié à un arbre ; marli orné de rinceaux
en bianco sopra bianco. Bord orné de trophées d'armes et d'instruments de musique, et en bas,
de deux monstres moitié homme et moitié poisson
adossés et portant des boucliers et des épées.
Sur la base d'un orgue, on lit la date 1026.
Décor en camaïeu blanc et p~ris sur fond bleu
o
lapis ; quelques touches de jaune, bord jaune.
« Revers émaillé de blanc; sur le bord, deux
bourrelets en relief. » Il est bien rare de ren-
contrer des œuvres de Castel-Durante aussi fines
et aussi spirituelles de facture, et, en outre, c'est
une des plus anciennes parmi celles qui offrent ce
décor de trophées devenu, plus tard, absolument
caractéristique de ce centre de fabrication. Un
grand plat de Deruta (n° 1215) représentant un
profil d'homme coiffé d'un turban, à reflets nacrés
très intenses, est un bel échantillon d'un art trop
longtemps dédaigné ; il est probable que les
faïences de Deruta, enfin comprises, suivront, au
point de vue des prix, la marche ascendante que
suivent depuis quelques années les plats hispano-
moresques. De tous les produits de la céramique
* ■ i_ 1 1~U~„ 1 ,11 Hanap en émail,
italienne, ce sont les plus beaux pour le style de , '
peint par Couly Nouailher.
la décoration. La Cruche en grès bleu et gris Limoges, xv.» siècle. (Collection Spitzer.)
(n° i63o), datée de i58g, aux légendes flamandes
et françaises entourant des portraits de souverains, offrait, pour le Musée de Bruxelles, un réel
intérêt, maintenant que l'on a entrepris de débrouiller la difficile histoire des grès cérames.
Tome LV. 35
bâton. Au fond, des prêtres officiant sur un pont. — Au centre, translation de l'image sous un
dais porté par des personnages ayant les traits de membres de la. famille impériale. Au pre-
mier plan, à gauche, François de Taxis. — A droite, les prin-
cesses et les princes de la famille impériale priant devant
l'image miraculeuse; au premier plan, troisième portrait de
François de Taxis. Sur la bordure, près de cette figure, on
lit l'inscription suivante : Egregius Francisons de Taxis pie
memorie postarum magister fieri fecit anno i5i8. »
Cette acquisition s'imposait absolument et l'on ne peut
regretter qu'une chose, c'est que le crédit ouvert à M. Ver-
mersch ne lui ait pas permis d'acquérir toute la série qui
eût dû faire retour à Bruxelles, son pays d'origine. Un bon
orfroi de chasuble, de fabrication italienne (n° 3099), brodé
des figures de la Vierge et de saint Jean, n'est point du tout
un morceau à dédaigner, bien qu'on ne puisse le comparer ni
de près ni de loin à la splendide tenture de François de Taxis.
La céramique, et surtout la céramique italienne, a atteint
à la vente Spitzer des prix plus que respectables et les Musées
n'ont pu songer à acquérir les principales pièces, ou tout au
moins celles qui étaient le plus en vue. Néanmoins, la Belgique
a pu conquérir plusieurs faïences encore fort importantes et
Vase de pharmacie d'un s»tyle parfait : en première ligne, nous placerons un plat
en aience peinte. ^ ^ larges bords, de Castel-Durante (n° 1151 ), d'une beauté
Faenza. Commencement du xvr siècle.
(Collection Spitzer.) d'émail extraordinaire et d'un ton très harmonieux : « Au fond,
un amour debout et nu lié à un arbre ; marli orné de rinceaux
en bianco sopra bianco. Bord orné de trophées d'armes et d'instruments de musique, et en bas,
de deux monstres moitié homme et moitié poisson
adossés et portant des boucliers et des épées.
Sur la base d'un orgue, on lit la date 1026.
Décor en camaïeu blanc et p~ris sur fond bleu
o
lapis ; quelques touches de jaune, bord jaune.
« Revers émaillé de blanc; sur le bord, deux
bourrelets en relief. » Il est bien rare de ren-
contrer des œuvres de Castel-Durante aussi fines
et aussi spirituelles de facture, et, en outre, c'est
une des plus anciennes parmi celles qui offrent ce
décor de trophées devenu, plus tard, absolument
caractéristique de ce centre de fabrication. Un
grand plat de Deruta (n° 1215) représentant un
profil d'homme coiffé d'un turban, à reflets nacrés
très intenses, est un bel échantillon d'un art trop
longtemps dédaigné ; il est probable que les
faïences de Deruta, enfin comprises, suivront, au
point de vue des prix, la marche ascendante que
suivent depuis quelques années les plats hispano-
moresques. De tous les produits de la céramique
* ■ i_ 1 1~U~„ 1 ,11 Hanap en émail,
italienne, ce sont les plus beaux pour le style de , '
peint par Couly Nouailher.
la décoration. La Cruche en grès bleu et gris Limoges, xv.» siècle. (Collection Spitzer.)
(n° i63o), datée de i58g, aux légendes flamandes
et françaises entourant des portraits de souverains, offrait, pour le Musée de Bruxelles, un réel
intérêt, maintenant que l'on a entrepris de débrouiller la difficile histoire des grès cérames.
Tome LV. 35