DOI issue:
Nr. 37 (28 Novembre)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0324
312
LA CHRONIQUE DES ARTS
rue. Le flot clair et matinal, et le flot sombre et
nocturne des ouvriers et des ouvrières, les groupes
attablés sur le trottoir, que le mastroqnet appelle
alors la terrasse ; les rôdeurs tt les rôdeuses des
noirs boulevards, la rue enfin, la place publique,
les lointains faubourgs aux arbres maigres, les
terrains vagues, tout cela est à lui. De ces choses,
il sait tout. Leur vie est sa vie, leur joie est sa
joie, leur tristesse sa tristesse. Il a souffert, il a ri
avec ces passants. L'âme des foules irritées ou
joyeuses a passé en lui. Il en a senti la simplicité
terrible et la grandeur. Et c'est pourquoi l'œuvre
do Steinlen est épique; »
R. M.
■-oaas«MB»o
La Restauration de 1' « Autel Paumgartner »
• d'amert durer (1)
Habemus confitentem... M. Max.-J. Friedlrcnder,
qui, dans sa fervente admiration pour l'œuvre
entreprise à Munich sur l'autel Paumgartner,
traitait naguère d'à absurde» le sentiment qui
nous la faisait regretter et craindre, pour l'inté-
grité de l'œuvre de Durer, les retouches auda-
cieuses du professeur Hauser, avoue aujour-
d'hui (2), dans la même revue où il nous repro-
chait notre timidité en matière do restauration, la
nécessité où l'on fut de refaire on partie les figures
des donateurs du panneau central : les merveil-
leux procédés do nettoyage dont M. Friedlrcnder
nous vanta l'emploi judicieux — et peut être, cotto
fois, trop énergique — n'ayant remis au jour ces
ligures que « dans un état de conservation et de
netteté peu satisfaisant, le restaurateur ne put
faire autrement que de les compléter et de les ré-
parer (vervollstœndigen und ausbessern) »
Ainsi se trouvent justifiées les réserves que
nous avions faites dès le premier jour sur l'excel-
lence de cette restauration. Ainsi également se
trouve justifiée cette « conception française » du
respect absolu des œuvres d'art pour laquelle
M. Friedlaender eut de si amers sarcasmes : elle
apparaîtra à tous les esprits non prévenus singu-
lièrement préférable à cette «pratique allemande »
si admirée, qui ne craint pas de mêler à l'œuvre
d'un Durer le travail do V « éminent professeur »
Hauser.
A. il.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 14 novembre (suite)
La Compagnie a reçu communication de la dona-
tion entre vifs que lui a faite M"" veuve Clama-
geran, née Hérold, d'une somme de HO.OOCO fr.,
dont les arrérages seront attribués, chaque année,
à l'élève musicien qui aura obtenu le second grand
prix de Rome (composition musicale).
L'Académie accepte provisoirement cette dona-
(1) V. la Chronique des Arts des H février et
8 août 1903, p. 52 et 229.
(2) Kunst und Kunstler de novembre 1S103.
tion et charge son secrétaire perpétuel d'adresser
les remerciements de la Compagnie à M™ Hérold.
Séance du 21 novembre
Candidatures. — L'Académie entend la lecture
des lettres des candidats au fauteuil d'académicien
libre vacant par suite do la démission de M. Rou-
jon, nommé secrétaire perpétuel do la Compagnie.
Ces candidats sont (ordre alphabétique) : MM. Ca-
mille Bellaigue, Georges Berger, Bouchot, Clausse,
Jules Comte, Georges Leygues, Mounet-Sully,
Charles Normand et docteur Bicher, membre de
l'Académie do médecine.
Académie des Inscriptions
Séance du 22 novembre
Bons. Fouilles en Grèce. — M. Homolle, direc-
teur de l'École française d'Athènes, donne lecture
de deux lettres émanant l'une du duc do Loubat,
dans laquelle le généreux correspondant de la
Compagnie annonce qu'il met à la disposition de
la Commission des fouilles de Délos une nouvelle
somme do cinquante mille francs, l'autre de
M. Goekoop, de La Haye, annonçant qu'il fait don
à la section néerlandaise de l'École d'Athènes d'une
somme de dix mille francs pour entreprendre des
fouilles sur l'emplacement do l'ancienne Ithaque.
Monuments de VIndo-Chine. — M. Finot, di-
recteur de l'Ecole française de l'Indo-Chine, com-
munique, par l'entremise do M. Sénart, une pho-
tographie d'une parure en or qui vient d'être
découverte au cours de fouilles à proximité de
My-Sonen Indo-Chine.
Tous ces objets, diadème, gorgerin, bracelets,
etc., étaient probablement destinés à orner une
statue divine aux jours do cérémonie. Ils parais-
sent contemporains du dixième siècle.
Communications diverses. — M. Salomon
Beinach entretient l'Académie d'un mémoire de
M. Bruno Sauer, professeur à Giessen, relatif à
une tête en marbre qui appartient aujourd'hui à
M. le marquis de Laborde et qui a été identifiée
par le savant allemand avec celle de la déesse
Artémis, du fronton oriental du Parthénon.
M. Edmond Bottier donne lecture d'une lettre
de M. Perdrizet relative à un des monuments les
plus intéressants qui aient été trouvés en Crète. Il
s'agit d'un relief sur un carafon de pierre prove-
nant des fouilles de Phaestos, qui représente une
troupe de soldats armés de lances fourchues, con-
duits par un chef couvert d'une cuirasse imbriquée
et précédé d'un peloton de chanteurs et de musi-
ciens.
M. Pottier achève aussi la lecture du chapitre
extrait do son catalogue des vases du Louvre et
intitulé: La condition sociale des fabricants de
vases.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
UN ROGER VAN DER WEYDEN IDENTIFIÉ
Les visiteurs du musée de Bruxelles connaissent
bien le charmant triptyque, Le Christ en croix,
offrant au premier plan du panneau central,
LA CHRONIQUE DES ARTS
rue. Le flot clair et matinal, et le flot sombre et
nocturne des ouvriers et des ouvrières, les groupes
attablés sur le trottoir, que le mastroqnet appelle
alors la terrasse ; les rôdeurs tt les rôdeuses des
noirs boulevards, la rue enfin, la place publique,
les lointains faubourgs aux arbres maigres, les
terrains vagues, tout cela est à lui. De ces choses,
il sait tout. Leur vie est sa vie, leur joie est sa
joie, leur tristesse sa tristesse. Il a souffert, il a ri
avec ces passants. L'âme des foules irritées ou
joyeuses a passé en lui. Il en a senti la simplicité
terrible et la grandeur. Et c'est pourquoi l'œuvre
do Steinlen est épique; »
R. M.
■-oaas«MB»o
La Restauration de 1' « Autel Paumgartner »
• d'amert durer (1)
Habemus confitentem... M. Max.-J. Friedlrcnder,
qui, dans sa fervente admiration pour l'œuvre
entreprise à Munich sur l'autel Paumgartner,
traitait naguère d'à absurde» le sentiment qui
nous la faisait regretter et craindre, pour l'inté-
grité de l'œuvre de Durer, les retouches auda-
cieuses du professeur Hauser, avoue aujour-
d'hui (2), dans la même revue où il nous repro-
chait notre timidité en matière do restauration, la
nécessité où l'on fut de refaire on partie les figures
des donateurs du panneau central : les merveil-
leux procédés do nettoyage dont M. Friedlrcnder
nous vanta l'emploi judicieux — et peut être, cotto
fois, trop énergique — n'ayant remis au jour ces
ligures que « dans un état de conservation et de
netteté peu satisfaisant, le restaurateur ne put
faire autrement que de les compléter et de les ré-
parer (vervollstœndigen und ausbessern) »
Ainsi se trouvent justifiées les réserves que
nous avions faites dès le premier jour sur l'excel-
lence de cette restauration. Ainsi également se
trouve justifiée cette « conception française » du
respect absolu des œuvres d'art pour laquelle
M. Friedlaender eut de si amers sarcasmes : elle
apparaîtra à tous les esprits non prévenus singu-
lièrement préférable à cette «pratique allemande »
si admirée, qui ne craint pas de mêler à l'œuvre
d'un Durer le travail do V « éminent professeur »
Hauser.
A. il.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 14 novembre (suite)
La Compagnie a reçu communication de la dona-
tion entre vifs que lui a faite M"" veuve Clama-
geran, née Hérold, d'une somme de HO.OOCO fr.,
dont les arrérages seront attribués, chaque année,
à l'élève musicien qui aura obtenu le second grand
prix de Rome (composition musicale).
L'Académie accepte provisoirement cette dona-
(1) V. la Chronique des Arts des H février et
8 août 1903, p. 52 et 229.
(2) Kunst und Kunstler de novembre 1S103.
tion et charge son secrétaire perpétuel d'adresser
les remerciements de la Compagnie à M™ Hérold.
Séance du 21 novembre
Candidatures. — L'Académie entend la lecture
des lettres des candidats au fauteuil d'académicien
libre vacant par suite do la démission de M. Rou-
jon, nommé secrétaire perpétuel do la Compagnie.
Ces candidats sont (ordre alphabétique) : MM. Ca-
mille Bellaigue, Georges Berger, Bouchot, Clausse,
Jules Comte, Georges Leygues, Mounet-Sully,
Charles Normand et docteur Bicher, membre de
l'Académie do médecine.
Académie des Inscriptions
Séance du 22 novembre
Bons. Fouilles en Grèce. — M. Homolle, direc-
teur de l'École française d'Athènes, donne lecture
de deux lettres émanant l'une du duc do Loubat,
dans laquelle le généreux correspondant de la
Compagnie annonce qu'il met à la disposition de
la Commission des fouilles de Délos une nouvelle
somme do cinquante mille francs, l'autre de
M. Goekoop, de La Haye, annonçant qu'il fait don
à la section néerlandaise de l'École d'Athènes d'une
somme de dix mille francs pour entreprendre des
fouilles sur l'emplacement do l'ancienne Ithaque.
Monuments de VIndo-Chine. — M. Finot, di-
recteur de l'Ecole française de l'Indo-Chine, com-
munique, par l'entremise do M. Sénart, une pho-
tographie d'une parure en or qui vient d'être
découverte au cours de fouilles à proximité de
My-Sonen Indo-Chine.
Tous ces objets, diadème, gorgerin, bracelets,
etc., étaient probablement destinés à orner une
statue divine aux jours do cérémonie. Ils parais-
sent contemporains du dixième siècle.
Communications diverses. — M. Salomon
Beinach entretient l'Académie d'un mémoire de
M. Bruno Sauer, professeur à Giessen, relatif à
une tête en marbre qui appartient aujourd'hui à
M. le marquis de Laborde et qui a été identifiée
par le savant allemand avec celle de la déesse
Artémis, du fronton oriental du Parthénon.
M. Edmond Bottier donne lecture d'une lettre
de M. Perdrizet relative à un des monuments les
plus intéressants qui aient été trouvés en Crète. Il
s'agit d'un relief sur un carafon de pierre prove-
nant des fouilles de Phaestos, qui représente une
troupe de soldats armés de lances fourchues, con-
duits par un chef couvert d'une cuirasse imbriquée
et précédé d'un peloton de chanteurs et de musi-
ciens.
M. Pottier achève aussi la lecture du chapitre
extrait do son catalogue des vases du Louvre et
intitulé: La condition sociale des fabricants de
vases.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
UN ROGER VAN DER WEYDEN IDENTIFIÉ
Les visiteurs du musée de Bruxelles connaissent
bien le charmant triptyque, Le Christ en croix,
offrant au premier plan du panneau central,