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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 115 (17 Janvier 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0021

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3m* ANNÉE.

Numéro 115.»*

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse', franco,
à M. Louis Desnoyers (Derville), Re'dacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat. —
Tout ce qni a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Cu. Philipon.

CiSTIGÀT RIDENDO MORES.

17 JANVIER 1855.

Les réclamations, ahonnemens et envois d’argent doivent
être adresses, franco, à M. Ch. PH1LIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Ve'ro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

POLITIQUE , MORALE , LITTERAIRE ET SCENIQUE.

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AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d'éviter tout retard
dans la réception du journal, c'est de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postés, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
T abonnement par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à Vexécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de i.a Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

UNE SÉANCE DE L’ÉCOLE DES CHARTES.

Il est assez probable que vous ne savez pas le moins du monde ce
que c’est que l’école des chartes, institution royale dont cependant
vous faites les frais, en votre qualité de contribuable. Mais il y a ainsi
une foule de belles choses dont vous faites les frais sans vous douter
même de leur existence. Or, moi qui sais tout, je vais vous le dire.

L’école des chartes est une école où de grands garçons, qui ont fait
d’excellentes éludes, viennent apprendre à lire. Leur croix-de-par-
Dieu se compose de toutes les vieilles lois, les vieilles ordonnances, les
vieilles chartes en un mot, que le temps a amoncelées dans les gre-
niers du garde-des-sceaux, depuis je ne sais quand jusqu’à nos jours.
C’est une rude et patriotique besogne, à cause de la poussière qu’il
y faut avaler, et quelle poussière ! de la poussière de cent, de deux
cents, de cinq cents, de mille ans et plus ! de la poussière qui date des
croisades ou du roi Dagobert! On ne doit donc pas s’étonner si tous
les hommes d’état qui sortent de cet apprentissage sont vraiment al-
térés de l’amour du bien public.

J’ai dit que c’était une patriotique besogne; et, en effet, c’est là que
s’épluchent, que se nettoient et se déchiffrent ces inncmbrables dos-
siers d’où nos ministres de l’état de piège ont tiré toutes les salutaires
mesures dé police qui, dans ces derniers temps, ont fait du
peuple français le peuple le plus gouverné du globe. C’est de là

... ....

notamment que fut exhumé, au mois de juin dernier, ce bel et
moral édit de 1666 concernant les devoirs de dénonciation imposés
aux médecins relativement aux blessés qu’ils auraient été appelés à
soigner. Cet édit, qui unissait l'agréable à l’utile, leur prescrivait,
comme il vous en souvient, de faire tous leurs efforts, de n’épargner
aucun remède, aucun soin, pour rendre à leurs blessés la vie, la santé
et la force; mais de les livrer à l’autorité aussitôt qu’ils se porteraient
assez bien pour pouvoir être guizoîinés.

En un mot, l’école des chartes est ce qu’en style ordinaire on appelle
l’arsenal de nos quatre-vingt-dix mille lois. Gare l’explosion ! C’est ce
qui doit tôt ou tard faire sauter toute la machine!

On ne s’y borne pas toutefois à étudier les temps passés. M. Barthe
vient, dit-on, d’y prescrire sagement l’élude des lois actuelles, et par-
ticulièrement de la loi des lois, de la Charte de 1814, telle qu’elle a
été badigeonnée par les gâcheurs de i83o. Cette dernière étude a déjà
produit les plus heureux résultats. C’est à cela que nous sommes
redevables de tous les sous-entendus que, depuis quelque temps ,
MM. Thiers et de Broglie découvrent dans la dite Charte.

Car il ne faut pas vous imaginer qu’il n’y ait rien dans la Charte
au-delà des articles qui y sont écrits en toutes lettres, en encre ordi-
naire , en langue française ou à peu près, et que vous pouvez y lire
sans verre microscopique. Ce serait une erreur. Entre ces lignes, sous
ces lignes, à travers ces lignes, dont la lecture vous est permise, à
vous simple ignorant, il y a dessus , dessous, parmi, en encre sympa-
thique, en caractères imperceptibles, en figures hyéroglyphiques, je
ne sais comme enfin, il y a, dis-je, selon toute apparence, d’autres ar-
ticles cent fois plus importans dont la seule connaissance est réservée
aux adeptes.

Pour vous donner une idée à peu près exacte de ce genre d’études
et du profit qu’il est possible d’en tirer par la suite, je vais vous trans-
crire la dernière leçon de lecture qu’y a donnée M. Guizot, l’un des
plus grands interprétateurs qu’y possède le corps enseignant.

LEÇON DE LECTURE DE LA CHARTE DÉCEPTIONNELLE.

M. Guizot. — Messieurs, prenez vos microscopes, nous allons pas-
ser à la lecture interprétative de la Charte visible et invisible. A vous,
monsieur le Baron.
 
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