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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 123 (14 Mars 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0068

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3m* ANNÉE.

■ ——• Numéro 1251 «-——

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Déraillé), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Philipon.

CASTIGàTridekdo moues.

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Ch. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ET SCÉNIQUE.

LE GRENIER D’ABONDANCE.

S’il est un état plus malheureux que celui du contribuable battu par tous les fléaux minis-
tériels , c'est celui d'un pauvre cicérone chargé d'expliquer une composition de Grandville.
Son explication est-elle comprise- de tout le monde ? elle l’est avant tout de messieurs dti
parquet, qui ne manquent pas d’y trouver les mille et tant de cas prévus par le Gode penal.
N’est-elle pas claire et précise? les amis la trouvent peureuse. Et, dans tous les cas, elle
est absolument inutile, car elle ne saurait donner de l’esprit a ceux qui n en ont pas, et
ceux qui en ont savent se passer d’elle.

A bas l’explication! je n’en fais plus. Je casse ma baguette et donne ma démission.

Grandville et Julien , tenez-vous bien ! je me fais critique; c’est plus facile, et cela fait
plus d’honneur. D’ailleurs, nous vivons dans un temps où il vaut mieux se faire craindre
que se faire aimer. M’y voici :

Votre titre est mauvais. Quoi ! vous faites les ministres battant le peuple pour exprimer
son or, et vous intitulez cette scène-là : Grenier d'abondance! Mais un grenier d’abon-
dance est un lieu où l'on met en réserve la récolte de l’année pour une année à venir. Et
certes, l’argent du peuple ne se réserve pas. Ces gens-là le ramassent, mais c est pour se le
partager, c’est pour le gaspiller. Ensuite, vos ministres ne sont pas sans défauts ; la loupe
de M. Humann n'est pas assez visible ; M. Soult n’a pas assez 1 air d’une vieille devote 5
M. Barthe a un visage d’honnête homme 5 M. d’Àrgout, seul, est bien5 mais il est flatté ;
M. Guizot ne paraît pas frapper fort, et M. Madier ne signifie rien : il est trop ressemblant.

Cependant , je suis impartial, et je dois vous féliciter sur deux personnages parfaits.
Votre fermier est charmant, il représente parfaitement un bourgeois-paysan, un bon ma-
nant qui serre son grain et ne le jette pas aux poules. G est un gaillard, celui-là, qui
n’attache pas ses chiens avec des saucisses! On le voit!

L’autre ligure qui mérite des éloges, est celle du beau Lobau. Voilà bien sa tournure
élégante et gracieuse ! voilà bien son noble visage ! et tout le monde croira le voir a la tete
de son état-major parader sur la place du Carrousel, ou disperser hydrauliquement une
émeute bonapartiste.

Revenons à la critique. Pourquoi ce parapluie et ce chapeau gris? Auriez-vous eu l’in-
tention moqueuse de faire allusion à ce Monsieur qui se promène depuis deux ans et demi
dans les rues de Paris avec son meme chapeau, son meme rifflard et sa même cocarde ?
N’a-t-on donc plus le droit d’user ses effets , et ne peut-on pas faire des économies sous
un gouvernement à bon marché?

Votre Liberté aussi a l’air surprise de la scène qui se passe. C’est une faute ! La Liberté
n’est pas un enlant ; elle sait bien que sous la meilleure des monarchies, le peuple est
toujours battu et écrasé ; et puis, on dirait que vous la faites sortir des Tuileries ou de
la chambre des députés, et vous savez bien que ce n’est jamais de là qu’elle viendra.

MM. Grandville et Julien, je vous ai prouvé que votre dessin est mauvais; j’ajoute une
dernière preuve : il déplaira au château.

Planrljeô.

— IV0 254. —..

LE CHIENLIT CROTTÉ.

Quel est ce vilain masque costumé en espèce deLibertc ? Il a de gros
favoris et un toupet de perruque qui s’échappe de son bonnet phry-
gien. Il court, il patauge dans le juste-milieu de la rue. Les enfans le
poursuivent en riant et en criant : C’est Chose'....

— N» 252. —

l’afficheur.

Le gros et bêle Conslilulionnel fait son métier d’aboyeur et débite
la fameuse nouvelle du Moniteur, suivie de la jolie petite histoire du
prince italien.

La Gazette crie le démenti qu’elle donne au Moniteur, au Constitu-
tionnel, à tout le monde; etleTamerlan du coin, l’épicier philippiste,
se frotte les mains et rit de son rire malin.

SALON DE 1833.

Les abonnés de la Caricature n’altendént pas de nous de grands ar-
ticles raisonnés sur l’Exposition ; cependant ils peuvent désirer connaî-
tre l’opinion des caricaturistes sur les œuvres des peintres sérieux,
et nous né manquerons pas de la leur faire connaître. Dans notre
prochain numéro, nous traverserons le Salon sans nous arrêter devant
cette multitude de tableaux insignifians dont il est encombré, mais en
indiquant sommairement, brièvement, et avec notre franchise habi-
tuelle, ce qui nous paraît le plus remarquable parmi les meilleures et
parmi les plus mauvaises productions de l’art.

C. P.
 
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