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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 141 (18 Juillet 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0178

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Numéro 141.

Tout ce qui concerne la re'daction doit être adresse, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dervillc), Re'dacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Ve'ro-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Piiilipon.

3m* ANNÉE.

-« 18 JUILLET 1855. «--

Les réclamations, ahonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Cii. PIIILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature , galerie Ve'ro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

CASTIGAT RIBENDO MORES.

A

POLITIQUE , MORALE, LITTERAIRE ET SCENIQUE,

AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d’éviter tout retard
dans la réception du journal, c'est de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
l'abonnement par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à Vexécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de la. Caiucature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droitn à faire légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

LES PETITS MÉTIERS.

Il n’est pas de sots métiers, dit le proverbe; c’est possible; mais en
revanche, il en est de bien petits.

Quand je dis petits, c’est sous le rapport de l’exiguilé que j’entends
ce mot : je ne veux pas dire métiers vils et bas, mais seulement mé-
tiers imperceptibles.

C’est qu’en effet, il existe autour de vous une foule de ces métiers
dont vous ne soupçonnez ni la nature, ni la possibilité; et, d’ordi-
naire, ce ne sont pas les moins lucratifs. Exemple : le métier de roi
qui est un des plus petits (sous le rapport moral celle fois) et l’un des
mieux payés que je connaisse.

Et remarquez que cette multiplicité de métiers microscopiques
n’est pas un des moins grands bienfaits que la Providence verse sur
nos campagnes. Par la juste répartition qui court des biens sociaux ,
il est tant de pauvres hères à qui nous ne connaissons aucun moyen
d’existence! Il nous semble qu’ils devraient tous mourir de faim.
Beaucoup ont faim, c’est vrai ; mais aucun n’en meurt, grâce à l’heu-
reuse influence des petits métiers. Les petits métiers sont, je vous le
dis, le bienfait le plus louable de la civilisation, et cela est d’autant
plus vrai, que les bienfaits cachés sont toujours les meilleurs.

Avant les révélations de la police correctionnelle, qui donc se se-
rait douté, je vous le demande, qu’il existât des employés aux tro-
gnons de pommes ? Et pourtant les théâtres du boulevart en nourris-
sent plus d’un ; et ces employés, à défaut de morgue vis-à-vis leurs

subalternes, ont de l’ambition pour les grades supérieurs. « Si je suis
bien sage, disent-ils, je passerai ce printemps aux hannetons. »

Auriez-vous cru aussi qu’une vieille femme pût gagner sa vie aux
Invalides, rien qu’à faire boire les manchots?

Et l’état de chiffonnier n’a-t-il pas été long-temps un problème
pour le vulgaire? C’en est peut-être un encore pour plus d’une capa-
cité sachant peser du poivre ou mesurer du calicot.

On a parlé d’un homme qui fabrique, dit-on, des drames"et des
vaudevilles pour le théâtre du Luxembourg, à cinq francs l’acte, une
fois payés. Cet homme, je le connais, moi aussi ; c’est un marquis ,
marquis de bonne maison, je vous assure ; et si les ducs et barons
scs confrères en titres, venaient à sa face prendre en ironique pitié
sa petite industrie, lui qui est homme d’esprit, leur dirait : « Que
celui-là d’entre vous me jette la première pierre , qui se croit plus
utile que moi, à lui-même d’abord , aux autres ensuite. »

J’en connais un autre , vieillard honorable, qui a su se créer une
sorte^de spécialité, c’est.pourquoi ne le nommerais-je pas, puis-

qu’il porte un nom respectable ? M. Rondonneau , que M. Dupin a
surnommé le Grand-Tablelier de France. Avez-vous besoin de re-
chercher une déclaration de faillite, un jugement , un acte judiciaire
quelconque, mentionné dans la Gazette des Tribunaux? Si la date
vous manque , comment le trouver dans cette immense collection ?
En pareil cas, on s’adresse à M. Rondonneau, qui à l’aide, soit d’un
nom , soit de tout autre renseignement que vous lui donnez , vous
indique à la minute, grâce à ses tables, le numéro de la Gazette
des Tribunaux où se trouve le fait qui vous intéresse. Cette fonction
n est pas une sinécure ; loin de là : vous ne pouvez vous douter com-
bien de fois par jour on vient frapper à la porte du tabletier de la
Gazette.

Il y a aussi, m’a-t-on dit , un homme à la cour , chargé de tenir
note de tous les bienfaits de la Liste-Civile. Cet emploi là n’est pas le
moins inexplicable.

Mais , de tous ceux que je viens denuinérer , le plus curieux est
Sans contredit celui que nous révélaient, il y a quelques jours, les
Veûtes-Affiches , où j’ai copié textuellement l’annonce suivante :

« On demande chez M. .... rue... , deux personnes pour scander
des vers , dejmis neuf heures du matin jusqu’à trois heures du soir:
on aura vingt-cinq sous par séance. »
 
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