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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 143 (1er Août 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0191

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31”' ANNÉE.

——» Numéro 145. <>———

^10S^

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, jranco,
à M. Louis Desnoyers (Déraillé), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Philipon.

CA8TIGAT RIOENDO MORES.

.1" AOUT 1855

T\

Les réclamations, abonncmens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Cn. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
p’Aubert.

POLITIQUE ^ MORALE, LITTERAIRE ET SCÉNIQUE.



Le dessin mensuel de juillet, c’est-à-dire le douzième dessin de
l’association à i franc par mois, paraîtra demain. Il est compose et des-
siné par MM. Granville et A. Deperret. Voici son titre :

COMME QUOI

LE GRAND CHEVALIER DU SOLEIL DES TROIS JOURS DÉFIT EN UN COMBAT SINGU-
LIER LE CHEVALIER DE LA TRISTE FIGURE QUI VOULAIT LUI RAVIR SA

LIBERTES.

Cette planche complétera la première année de l’Association. Ceux
des souscripteurs dont l’abonnement expire , et qui veulent posséder
leur collection en premières et bonnes épreuves, sont invités à renou-
veler sans retard leur souscription. On trouvera au bureau les douze
premières planches au prix de l’abonnement, pourvu qu’on souscrive
à des numéros à venir. Nous rappelons que les dessins de l’Association
ne se mettent pas dans le commerce.

DES RÉJOUISSANCES EN GÉNÉRAL,

ET DU MARIAGE COMMÉMORATIF EN PARTICULIER.

Juillet est revenu; je veux dire le mois inclus entre le 3o juin et
le ier août.

Il a donc fallu, bongré malgré, célébrer le glorieux anniversaire,
en attendant qu’on parvienne à en éteindre le souvenir, et à faire
pour les trois journées ce qu’on a fait pour le gouvernement à bon
marché, pour le désarmement général, pour la Charte-vérité, pour
les institutions républicaines, pour la nationalité de la Pologne et
autres fadaises.

Toute réjouissance publique doit naturellemfent avoir pour but de
réjouir le public, c’est convenu. Mais on doit convenir aussi que ce
n’est pas chose facile de réjouir un public à qui l’on fait suer par an
seize cents millions pour les gages de ses valets-maîtres, et sur qui l’on
prélève, tous les douze mois, quatre-vingt mille hommes pour l’en-
tretien de la paix , de jour en jour plus assurée.

Déplus, pour réjouir convenablement et suffisamment ce public,
il faut quelque chose de piquant et de neuf; car on doit avouer qu’un

public doit se montrer difficile en fait de réjouissance, lorsqu’il lui
est loisible de voir, pendant toute l’année, les séances des chambres,
et d’entendre les discours de MM. Mahul, Jaubert etViennet, les
résumes de M. Dubois (dont on fait des flu(es), et les harangues of-
ficielles de la royauté.

Il a donc fallu fortifier d’un matériel spécial le vieux mobilier
chargé d’exprimer à perpétuité l’enthousiasme parisien, et glisser
quelques nouveaux articles dans les intervalles des mâts de cocagne,
ifs d’illuminations, théâtres en plein vent, etc.

C’est pourquoi M. Thiers a inventé la machine de papier brouil-
lard, laquelle machine s’appelle un vaisseau, quoiqu’elle ne ressem-
ble ni à un navire, ni à une frégate, ni à un brick ; et qui mieux est,
un vaisseau à trois ponts, bien qu’elle soit ornée tout au plus de deux
ponts.

M. Thiers a inventé, cn outre, l’obélisque deLuxor en toile peinte,
les trois cents tambours battant la romance de Joseph aux Tuileries,
et les trois soliveaux rouges du Pont-Neuf.

Le tout quoi a prodigieusement réjoui le public, qui a payé sa place,
quinze cent mille francs.

Mais la réjouissance que le château a trouvée de meilleur goût,
c’est celle renouvelée de i83a, et dont la première idée est, dit-on ,
duc à Mœc Adélaïde : je veux parler de la vierge de juin. Il n’y a que
les vieilles femmes pour avoir de ccs idées-là.

Enfin, ces mariages paraissent à la cour une idée tellement heu-
reuse, qu’il est fortement question de les faire passer, pour les ré-
jouissances publiques, du chapitre extraordinaire au chapitre ordi-
naire. Il est probable que désormais, à tous les anniversaires, nous
aurons des mariages de Juin et. de Juillet, jusqu’à ce que la matière
soit épuisée.

Toutefois, pour rendre la cérémonie plus complète , je me permet-
trai de proposer les articles suivans, comme amendement à cette partie
du programme. A l’avenir,

M. de Talleyrand dira la messe nuptiale, et l’abbé Louis la servira.

M. Soult tiendra le cierge, et M. Lobau le goupillon.

M. Viennet fera l’épithalame, et Virginie Dejazet la chantera.

Moyennant quoi, les mariages seront, sous le rapport du bouffon,
à la hauteur des autres drôleries commémoratives.

Altar.
 
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