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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 156 (31 Octobre 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0265

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3e ANNÉE.

-- Numéro 156.—-——

♦NN*

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dervillc), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat.—■
Tout ce qui a rapport qux dessins doit être adressé à

M. Ch. Philipon.

CASTIGAT R1DENDO -MOUES.

31 OCTOBRE 1833.

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés , franco, à M. Cil. Philipon , directeur
du journal , au Bureau de la Caricature , galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
D’A PLEUT.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.

ATI S.

Nous rapppellerons a nos abonnés que iMnoyen d'éviter tout retard
dans la réception du journal, c’est de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
Tabonnement par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à l'exécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de la Caiucatuhe qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légalement
constater cette absence, afin de nous donner les moyens d’exercer nos
poursuites contre qui de droit.

- -—«—TiSB'» 9'SMS ■"■'üTir-T -

SAUVETAGE SUCCESSIF

DE l’ordre ET DE LA MONARCHIE

PAR M. SOLI.T, MINISTRE DE LA GUERRE,

D'après 1rs procriirs î>c l’école ©anitrron.

11 est de bon ton aujourd’hui de sauver la patrie. Qui n’a pas sauvé la
patrie? Un homme qui n’aurait pas sauvé la patrie au moins une fois
en sa vie, n’oserait plus se présenter en société. Le Journal des
Débats l’appellerait montagnard, girondin, ou cordelier, au choix ,
et le Constitutionnel l’appellerait jésuite ou carliste.

Il est des gens qui n’ont d’autre métier que celui de sauver la
patrie. De ce nombre sont M. Gisquet, qui la sauve à toute heure,
moyennant quarante mille francs par an, sans compter les fournitures
de fusil, et M. Louis-Philippe, qui la sauve toujours, en veillant,
en dormant, en voyageant, en montant à cheval, en pesant des
premières pierres, le tout moyennant douze millions, non compris
les châteaux. Pour ces deux messieurs, c’est un sauvetage en perma-
nence. C’est leur spécialité.

ce qui ne veut pas dire qu’ils excellent dans ce genre. Mais enfin,
ils s’y montrent d’une médiocrité à peu près passable.

Il n’y avait guère que M. Mignet qui n’eût encore rien sauvé. Il
était bien possible qu’il eût sauvé la patrie à huis-clos, entre son ca-
binet de toilette et sa salle à manger. Mais ce sauvetage, si tant
est qu’il existe, n’allait pas, sous le rapport de la notoriété publique,
au-delà de sa cuisinière, de son portier et de son ami Thiers. C’est
pourquoi ce même ami Thiers vient de lui fournir l’occasion de
gagner ses éperons de sauveur, afin qu’il n’ait pas à rougir dans,
la compagnie des hommes qui ont plusieurs chevrons sur la manche
et non moins d’émargemens sur le grand livre.

Mais si M. Mignet se distinguait jusqu’à présent au milieu de tous
par l’absence de tout sauvetage, il est deux hommes qui se distinguent
plus encore par le nombre et la qualité de leurs sauvetages quasi-
quotidiens. Us sauvent à l’envi l’un de l’autre, avec une louable
émulation , et toujours par les mêmes moyens. On peut même dire
qu’ils font à eux deux une petite école.

On a déjà deviné que je veux parler de M. Soult et de M. Gan-
neron.

Qui pourrait avoir oublié ces fameux ordres du jour, où, dans
quelques phrases beaucoup plus longues, certes, que ses chandelles,
et pour le moins aussi coulantes qu’elles, M. Ganneron a fixé pour
jamais la couronne sur le front du roà de son choix, au moyen d’un
bouton de guêtre, et épouvanté les factieux à l’aide d’une barbe
de sapeur. Ces ordres du jour ont fait à M. Gauneron plus d’honneur
encore que ses chandelles : car ses chandelles, produits éphémères,
durent à peine soixante minutes, tandis que ses ordres du jour dure-
ront autant que le monde.

Ce que M. Ganneron fait en amateur dans le sein de sa légion,
M. Soult l’exécute par devoir, en sa qualité de ministre dej la
guerre.

M. Soult s’est aperçu, dès les premiers six mois de sou ministère,
que l’hydre de l’anarchie, cent fois écrasée, avait besoin encore de
quelques nouveaux écraemens. Il s’est empress de pourvoir à cette
nécessité d’ordre public, en ordonnant que la cavalerie porterait
dorénavant les pantalons à la Lasalle, c’est à dire avec une botte
simulée en cuir. Ce fut, en effet, une terrible botte portés aux
 
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