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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 127 (11 Avril 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0092

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3m* ANNÉE,

Numéro 127

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco, '
à M. Louis Desnoyers {D avilie), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Ve'ro-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Philipon.

vas

AT


-1 1 AVRIL 1855. --

m®mr

Les réclamations, ahonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Ch. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

CASTIG»! RIDF.KDO MORES,

POLITIQUE , MORALE , LITTERAIRE ET SCÉNIQUE,

SALON DE 1833.

Ce serait une fatigue bien grande, et pour nos abonnés et pour
nous, s’il fallait passer une revue détaillée des milliers de pastiches
]ui tapissent les murailles du Louvre. Dans cette cohue de figures de
bois ou de carton, dans cette foule de visages de cire, parmi ces épi-
ciers qui posent en bonnet à poil, en schako ou en négligé galant,
dans tous ces bons-hommes, ou nus ou habillés, qui se tordent ou se
manièrent à la plus grande gloire du peintre, nous ne choisirons que
les plus amusans, comme nous indiquerons seulement les meilleurs
tableaux dans le nombre de ceux qui méritent d’être examinés.

Constatons d’abord un fait : c’est que les écoles s’en vont et que l’in-
dividualité les remplace. Est-ce un bien, est-ce un mal? Nous croyons
que c’est un bien ; mais nous ne perdrons pas notre temps à discuter
la question. De ce fait, il résulte que le salon offre une variété infinie;
tous les maîtres présens, passés et peut-être futurs y sont représentés.
Représentés, sans doute comme le peuple est représenté à la chambre;
mais n’importe. Là, vous voyez un Léonard de Vinci ; ici, un Raphaël,
unPerugin, un Vatteau, un David, un Boucher, un Rubens, etc., etc.;
vous voyez tel artiste qui s’est dit un matin : Aujourd’hui, je fais un
Lawrence; et il a fait un Lawrence. Dieu sait, par exemple, quel
Lawrence! Le lendemain, il aura peut-être fait un Rembrant; qui

sait? •

Mais de cette disposition à suivre son inspiration;,'et à ne pas s’atta-
cher servilement et pour toujours à la robe d’un maître, il arrive sou-
vent que le génie se développe, et s’ouvre une voie que lui aurait

fermée une manière donnée. ,

Ainsi, c’est à l’éloignement des écoles que nous devons le talent si
original de Decamps, le coloris frais et naïf de Roqueplan ,yes beaux
paysages de Cabat, les sculptures de Moine, le lion de ^aryçi, enfin,
ce qu’il y a de remarquable dans cette exposition, où ■ léRrnauvais
abonde comme toujours. '•*<&' . r-5l

Nous ne suivrons aucun ordre dans Ja/petite nomenclature que nous
allons donner des ouvrages hors de .ligne ; nous les nomméons en
passant devant eux, sans nous inquiéter-du rang qui leur est' assigné
par leur mérite. De cette manière, nous n’aurons point à sortir de

notre caractère, et nous ferons un mélange d’éloges et de critiques,
où nous nous retrouverons à notre aise.

Voici la première salle, et voici la première galette officielle. Pre-
nez courage , vous en verrez bien d’autres! Le sujet de celle-ci, c’est
la reine et madame Adélaïde visitant les blessés de juillet. C’est du
bleu, c’est du rose , c’est du vert, ce sont des têtes bien fades ou bien
bourgeonnées, qu’on dit très-ressemblantes, mais dont la réunion
forme assurément un bien vilain tableau.

Ce beau cadre doré, qui porte en écriteau : Avis aux mères, et de-
vant lequel la foule se précipite, c’est une nouvelle scène de mœurs,
de M. Vigneron. Une mère, qui revient du bal, trouve son enfant
étouffé dans le lit de la nourrice, qui dort. Le sujet est sans doute in-
téressant et moral, mais la peinture est pauvre, sèche et froide. Dans
la grande galerie nous trouverons d’autres œuvres de M. Vigneron :
passons.

M. Corat a exposé dans cette salle une châtelaine à laquelle on ne
peut donner ni éloges ni blâme, et deux jeunes filles caressant une
perruche. De ces deux jeunes personnes, l’une est vieille, l’autre est
d’une couleur charmante, mais elle a la gorge nue, et la Caricature
baisse les yeux.

Dans le salon carré se déploient les toiles immenses de M. Horace
Vcrnet. Son Raphaël au Vatican est une nouvelle occasion de ré-
péter :

Ne forcez point votre talent,

Vous ne feriez rien avec grâce.

M. Vernet est né pour les petits tableaux et pour les petits soldats ;
hors de là, il fait de la décoration, mais de la peinture, point. Son
Michel-Ange est sans noblesse et sans expression, la scène est mal
rendue, ou plutôt elle n’est pas rendue du tout; sans le livret, per-
sonne n’eût jamais pensé que, placés comme ils le sont dans cette
composition , Raphaël et Michel-Ange eussent ensemble le colloque
qui fait le sujet de la scène.

Le Portrait de Louis-Philippe est évidemment fait de mémoire, et
la mémoire de M. Horace Vernet n’est plus fidèle, car il a fait à notre
monarque chéri une face ignoble ; il lui a donné des formes de cro-
cheteur, et sans l’habit brodé, sans les draperies et les meubles, on
dirait d’un harpagon, d’un grippe-sous et d’un vilain.

Le duc d’Orléans se rendant à VHôtel-de-VUlc le 31 juillet r83o
 
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