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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 158 (14 Novembre 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0275

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4' ANNÉE.

-—^Numéro 158. «——

Tout ce qui concerne ïa rê.LiçLnti tioil être adressé, franco,
à M. Lotis Desnoïeüs (Ucmllc), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie "Véro-Dodat. —•
Tout ce qui a rapport, aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Pim.ii'O',.

CASTIG AT BI Dit N 00 MORES.

14 NOVEMBRE. 1833«

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Ch. Philipon , directeur
du journal, au Bureau de la Caricature , galerie Véro-
Uodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
u’Ait.lut.

POLITIQUE,

MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉJVIQUE.

LA MONARCHIE LANCETTIFÈRE

RECOMMENCE A SE REENTOURER DE REDESTITUTIONS REPUBLICAINES.

La France Nouvelle avait déclaré, il y a quinze jours à peine,
avec ce ton quasi-officiel qui la fait si bien valoir, si toutefois la
' France Nouvelle vaut quelque cliose dans un ton quelconque; la
France Nouvelle avait déclaré que l’ordre de Chose avait définitive-
ment renoncé au système des destitutions de patriotes.

Nous n’avions pas fait trop de difficultés pour accepter comme
vraie la déclaration de la France Nouvelle, bien que nous soyons
toujours portés à nous défier de tout ce qui vient de la France
Nouvelle. Mais le fait qu’elle proclamait,, semblait cette fois assez
vraisemblable : car il devait rester fort pen de patriotes à destituer.

Eh bien! la France Nonvelle s’élait pourtant trompée. Bien que
ce fût en octobre, dans son numéro de la lune le 25 , la France
Nouvelle avait fait une promesse de Juillet.

L’ordre de Chose a repris le cours de ses destitutions. Il est allé
découvrir, au beau milieu des trois cents sous-préfets de France et
4 de Navarre, un sous-préfet qui, enseveli dans les brouillards de
l’Auvergne, avait échappé jusqu’à présent à ces triages successifs.

Le journal officiel vient de promulguer la destitution de M.
Brunei.

Il n’a point dit, comme d’ordinaire : « Un tel est nomme, etc.,
en remplacement de M. Brunei, appelé à d’autres fonctions. » (les-
quelles fonctions sont presque toujours la croix de l’ordre de Chose,
ce qui est loin d’être une consolation) ; ou bien : « En remplacement
de M. Brunei, appelé à faire valoir ses droits à la retraite, » les-
quels droits sont presqu’aussi bien hypothéqués , que le droit qu a
tout Français de publier son opinion , en se conformant aux lois.

Le Moniteur a dit seulement : « Un tel est nommé en remplace-
ment de M. Brunei. »

< I Au reste, M. Brunei avait toutes sortes de titres à la destitution
dont l’honore le pouvoir.

Depuis qu’il était sous-préfet, il n’avaiL jamais eu de querelle
avec ses administrés. Ce ne pouvait être qu’un bien mauvais fonc-
tionnaire.

Il n’avait pas influencé les élections. Cet homme-là devait être in-
capable de comprendre le suffrage unanime.

Son arrondissement avait été dénué de toute émeute, et, partant,
il n’y avait eu lieu de frapper d’aucune dissolution la garde natio-
nale. Ce sous-préfet n’entendait rien à la fusion des partis.

Bref, il ne s’était jamais mis en cas de croix de l’Ordre de chose.

' T ‘ ■

C’était sans doute, quelque ambitieux forcené.

M. Brunei méritait à tous égards d’être destitué.

Quant à ses antécédens de la restauration, c’était bien pis encore :
il avait été le confrère en carbonarisme de M. Barthe, mais non pas
son confrère en apostasie.

Enfin, accusé de la conspiration de Béfort, il avait porté sa tête
devant la cour d’assises de Colmar.

Il n’en fallait pas tant pour encourir la destitution du Neuf août.
Je m’étonne seulement qu’on l’ait oublié si long-temps.

Maintenant que le voilà destitué, le corps municipal de sa ville ira
lui rendre visite, la garde nationale lui enverra une députation , la
musique lui donnera une aubade, et plusieurs centaines de citoyens
lui offriront un banquet. Voilà comment les choses se pratiquent or-
dinairement vis-à-vis les destitués de la Pensée immuable.

Ce qui n’empêche pas qu’elle se targue de gouverner selon les
vœux des populations. Mais depuis que nous l’avons vue se procla-
mer fille du vœu national, nous devons supposer que la Pensée im-
muable ne s’entend pas trop bien à démêler les vœux.

N- 330 et 331.

Vous expliquer dans ses piquans détails, la spirituelle lithographie
que nous donne aujourd’hui M. Traviès, ce serait vous voler le plai-
sir de l’analyser vous-même. Nous n’avons donc que très peu de mots
à dire.— C’est le char de l’état qui se traîne péniblement sur la fatale
route de Cherbourg. — Dans l’intérieur de la voiture, de l’argent,
 
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