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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 138 (27 Juin 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0159

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Numéro 158.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dcrville), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Vero-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Philipon.

3?" ANNEE.

27 juin 1855.

Les réclamations, abonnemcns et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Ch. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Vcro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

Ci.STI CAT RIT) F. N T) O >70 R F, S

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ES SCENIQUE,

AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d’éviter tout retard
dans la réception du journal, cest de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le ptix de
Tabonnemenl par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à T exécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de la Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

SIMPLE NOMENCLATURE

DES MERVEILLEUSES INVENTIONS DONT LE CONSTITUTIONNEL
VIENT D’ENRICIUR SON HORIZON POLITIQUE.

Depuis le jour où il avait si généreusement fourni un prince ita-
lien à la duchesse de Berry, le Constitutionnel n’avait rien inventé ;
si bien que l’abonné désertait de toutes parts, faisant en son for
intérieur ce tout simple raisonnement : « Pourquoi donnerais-je vingt
francs tous les trois mois au Constitutionnel qui n’invente plus rien,
tandis que le Journal des connaissances utiles invente tout, et le ciel
et la terre, moyenhanl quatre francs par an? »

Et l’abonné en qui la lecture assidue du Constitutionnel n’avait pas
encore étouffé toute faculté logique, ne renouvelait point, séduit qu’il
était par cet argument spécieux, et par l’appât séduisant des mé-
dailles de plomb et du titre de correspondant des Connaissances utiles.
Car, pour le dire en passant, c’est l’abonné du Constitutionnel que le
Journal des connaissances utiles s’attache spécialement à exploiter. Il
a bien compris, le rusé journal à quatre francs, qu’il est impossible
d’avoir savouré pendant quelques mois le Constitutionnel, sans res-
sentir plus ou moins vivement le besoin impérieux de l’émancipation
intellectuelle.

Or, le Constitutionnel s’apercevant que son avis de renouvellement
ne produisait pas plus d’effet qu’un tambour de la garde nationale qui
bat le rappel, se dit à lui-même : « Il est urgent que je fasse surgir
n'importe quoi à Vhorizon politique ; mais que diable peut-on faire
surgir à l'horizon politique? Je l’ai tellement surchargé de nuages,
que c’est tout au plus s’il y aurait place pour la moindre des choses,
pour un rien, pour une charité de la liste civile. »

Et le Constitutionnel, voyant qu’il était nécessaire de se faire de l’es-
pace, profita de la notification solennelle de la naissance de la petite
margrave de Bade, pour déblayer, nettoyer, éclairer son horizon po-
litique; mais cet horizon politique était si fort encombré, grâce à
l’abus journalier qu’eu fait le Constitutionnel, que celte opéralion'de
nettoiement n’y laissa qu’un tout petit vide. « Diable! s’écria doulou-
reusement le Constitutionnel, c’est à peine si j’aurais la place d’y fau-
filer un hanneton 1 »

Ce mot fut un trait de lumière... « C’est cela! c’est cela! Va pour
le hanneton ! avec ça que depuis le dernier article de M. Félix Bodin,
et mon invention d’un petit ours né d’une femme normande (Voir la
Caricature du dernier trimestre), nos lecteurs ne craignent pas qu’on
leur invente dans le règne animal. Va donc pour le hanneton ! »

Et le Constitutionnel inventa le hanneton ; mais comme il ne pou-
vait, lui Constitutionnel, se contenter d’un simple hanneton, du han-
neton vulgaire, que d’ailleurs feu le Nouvelliste avait suffisamment
exploité sous le titre de hanneton insurrectionnel, il inventa un han-
neton superlatif, un hanneton anormal, un hanneton monstre, à
savoir, le hanneton tricolore.

Il fit sortir ce hanneton des glaces de la Sibérie, lui fit traverser la
Suède et la Norwége, et l’abattit en pluie de feu sur les plaines fer-
tiles du Dannemarck, où il fit pendant huit jours le désespoir des
gardes-champêlres envoyés à sa poursuite.

Ce hanneton produisit du reste un merveilleux effet, il rallia deux
abonnés au Constitutionnel, l’un qui vit dans le dit hanneton tricolore
une ravissante allégorie, et l’autre qui n’y vit rien du tout.

Ce que palpant sous la figure et apparence de deux bons sur la
poste, le Constitutionnel pensa que, puisque l’invention animale lui
réussissait si bien, c’était le cas d’inventer quelque nouvelle bête; et
il eut recours à M. Charles Dupin, qui lui inventa lapaulina.

La paulina est une petite mouche ressemblant beaucoup à une pu-
 
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