Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

DOI Heft:
Numéro 116 (24 Janvier 1833)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0027

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
3mc ANNÉE.

——» Numéro 110. ——

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Derville), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Ve'ro-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Philipon.

mmm

CASTIGAV RIDEKDO MORES.

Les réclamations, abonncmcns et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Ch. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ET SCENIQUE#


AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d'éviter tout retard
dans la réception du journal, cest de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
Vabonnement par. un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à T exécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de i.a Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moy en s d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

— rsMii -

FRAGMENT INÉDIT

DE L’HISTOIRE DE NAPOLÉON,

TROUVÉ DANS UE GRENIER DE M. DE SEMONVILUE,

PAR M. VILLE MAIN,

PAIR DE FRANCE , ET MEMBRE DE LA LÉGION-d’iIONKEUR.

Il est généralement convenu que Napoléon est un grand homme.
Toutes les opinions, après avoir fait, chacune à son tour, et sous un
point de vue différent, le procès de l’empereur et roi, tombent d’ac-
cord sur ce point, savoir, que ce fut un immense génie qui n’eut
besoin, pour son baptême de gloire, ni de la prose de M. Boyer, ni
des vers de M. Barthélemy, ni des pinceaux de M. Schœfifer.

Le siècle pourtant n’a point encore compris Napoléon : le grand
homme ne s’est pas révélé tout entier aux yeux des profanes, qui ne
l’ont jugé que sous une face incomplète et mesquine. On ne voit or-
dinairement en lui que le conquérant à l’âme forte, au cœur magna-
nime, le législateur à la pensée large, à 1 intelligence rapide et pro-
fonde , ne s’élevant au-dessus des conquérans et des législateurs
vulgaires que par leclat plus vif de sa gloire et les proportions plus
vastes de sa renommée. — En cela, le siècle et les profanes l’ont mal
apprécié.

Il est un plus beau fleuron à sa couronne, fleuron qu’il n’est pas

donné à tous les yeux d’apercevoir, mais qu’un regard exercé peut
découvrir, précieux dans sa cache modeste comme une perle dans
l’écaille de l’huître, ou comme le diamant sous son enveloppe char-
bonneuse.

C’est M. Villemain qui, le premier, a révélé l’existence de ce fleu-
ron mystérieux. O pair perspicace! l'histoire de l’Empire te devra sa
plus belle page ! Déjà le Cirque-Olympique se dispose à remettre en
scène son Napoléon, augmenté d’un tableau pour encadrer la sublime
découverte.

Car il ne s’agit pas ici d’une cent et unième bataille oubliée dans le
nombre, d’un cent millième bulletin laissé dans la poche de la redin-
gote grise, ou d'un sixième code égaré dans les cartons du conseil
d’état. Niaiseries que tout cela! Lçs batailles, les bulletins et les codes
ont perdu à l’user leur valeur militaire, littéraire et politique. Qui
voudrait aujourd’hui s’en faire un titre, lorsque' tout le monde s’en
mêle, et qu’on voit le prince Rosolin prendre d’assaut des citadelles,
M. Viennet rédiger des rapports et des adresses, et M. Levrault con-
fectionner de fort agréables projets de loi !

C’est mieux qu’Austerlitz, Marengo, Iéna, Lodi, Monihabor; c’est
plus grand que les Alpes, plus pyramidal que les pyramides! Les ca-
naux creusés de l’est à l’ouest, du nord au midi, les routes percées
sur tous les points, ne sont, en comparaison, que des jeux de bam-
bins, de la pure Saint-Jean! Cet acte peut à lui seul, comme dirait
M. Boyer, faire pâlir, dans les annales du grand règne, toutes les
conquêtes de l’épée et toutes celles du génie. En considération de ce
fait, M. Villemain pardonne presqu’à l’Empire de n’avoir pas été une
monarchie.

Ce titre, plus glorieux qu’une victoire, plus beau que le Code civil,
le voici tel que M. Villemain le formule : « U Empereur, dont les
pensées étaient toutes royales, avait voulu élever des autels expia-
toires à l’anniversaire du 21 janvier. Ses guerres seules l’ont empêché
de mettre à exécution ce pieux et sage projet. »

Ainsi, c’est une chose convenue : si Napoléon n’a pas établi des
autels commémoratifs, comme il a fondé des palais et jeté au moule la
colonne Vendôme, la reine des monumens, ce n’est certainement pas
sa faute : c’est la faute de la guerre, et partant de la vieille conspi-
ration de Pilnitz. La restauration était loin de se douter que ses amis
les ennemis lui eussent joué par avance un si mauvais tour.

y
 
Annotationen