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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 116 (24 Janvier 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0028

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LA CARICATURE.

Pour mon compte, si je suis à bon droit émerveillé de l’ingénieuse
découverte de M. Villemain, c’est moins à cause du passé, riche déjà
d’assez de gloire, que pour l’avenir, qui risque fort, au train dont
vont les choses , d’être peu fourni de cette denrée. Qui empêchera,
par la suite, d’appliquer ce système d’éloge né-galif, de panégyrique
par supposition, au règne du 7 août, et de dire, par exemple : « La
monarchie-citoyenne, dont les pensées étaient toutes populaires, a
toujours voulu diminuer les impôts, étendre les droits électoraux,
laver les vieilles injures de la France, et faire de la Charte une vérité ;
mais elle en a été empêchée par les poignées de main, les badigeon-
nages des Tuileries et l’hydre de l’anarchie toujours renaissante,
quoique toujours écrasée pour jamais. »

{Jlandje*.

Alt.

A LA FOIRE D’OR,

ET A EA SOURCE DES DOUCEURS POLITIQUES,

MAGASIN DE JOl'JOUS ET BONBONS LITHOGRAPHIQUES POUR ÉTRENNES, FETES,
MARIAGES, RÉCEPTIONS, NOMINATIONS, ETC., ETC.

Fourni les articles dont le détail suit, savoir : à M. San son, exécu-
teur des hautes-œuvres, pour être offei t par lui à son chef,\

Un catalogue des tableaux de Murillo les plus estimés- et les moins
chers.

Plusieurs modèles de fusils anglais destinés à encourager les fabri-
ques françaises.

Un coupe-choux, pour armer le soldat et garnir la poche du maré-
chal fournisseur.

Un canon pour jeter de la poudre aux yeux des contribuables.

Un pot de vin doublé d’argent.

Livré à M. Houmaaannnn.

La romance des contrebandiers.

Beaucoup de foin dans ses grandes bottes, et un pain de sucre qui
fait la navette sur la frontière pour ramasser les primes d’importa-
tion.

Livré aux centres.

Un diable bien noir qui fait peur aux vieilles filles, et terrifie sur-
tout les vieux enfans.

Une mâchoire à dévorer le budget lui-même.

Livré aux fabrlcans de cornets et de sacs d'épicier par leur fournis-
seur de papiers, M. Viennet.

Une hotte de chiffonnier remplie d’épttres aux mêmes, par le
même.

Une lyre en plâtre sucré.

Un mirliton, orné de vers extraits des plus beaux ouvrages du même :
la Philippide, les Mules de don Miguel, ï'Êpilrc à M. d'hiers, etc., etc.

Un bouquet enveloppé dans un réquisitoire, et garni de têtes en
sucre imitant parfaitement l’infâme Bascans, l’exécrable Grandville ,
le monstrueux Forest, le joli Cli. Ph. et quelques autres scélérats non
moins détestables.

Une cage à surprise et à trébuebet pour rappeler les arrestations
préventives exécutées par M. Déja-Comique à l’égard des écrivains.

Une carde à écharperet mettre en pièces les journaux et journalistes
indépendans.

Un joli petit billot en chocolat, garni de sa hache en acier bien
trempé.

Une scie patriotique, un des 347,957 cadenas de Sainte-Pélagie,
et la vie de M. Tristan, de hideuse mémoire.

Plus, un tranche-nuque accéléré, machine à vapeur de la force de
vingt bourreaux , qui peut, en un clin d’œil, guizoliner cinquante
républicains.

Fourni à Mesdames du Juste-Milieu, pour être présenté par elles à
un grand conquérant.

Une brosse pour essuyer la poussière et la boue dont le Moniteur
le couvre.

Le boulet pliilautrope en pain d’épices; il est étroitement uni à la
balle philantrope de Xexécrable assassin.

Un traité du perfectionnement des tranchées, suivi de recherches
sur les causes de la venette.

Un plat de saucissons crus, délicate allusion à quelques jolis mots
historiques parfaitement crus aussi.

Un pot de laurier rose ou de laurier nain.

Une trompette de la renommée.

Un plat de grenades anodines en sucre candi. Entre les deux plats,
à côté du pot, un prince de bois sur un cheval à sifflet.

Plus, une médaille de Bayard. (Ne lisez pas Bavard.)

Livré à MM. les frères de /'Attrape, pour être donné à un riche
amateur de peinture.

Une vie de Cartouche et de Mandrin, ornée du portrait d’un troi-
sième voleur.

Dites comme moi,

J’aime le roi.

Suivant moi,

Le Juste-Milieu
Est ce qu’il y a de mieux.

Enfin, le dictionnaire des rimes, œuvre de notre cousin Philipon
de la Madelaine (autre grand poète des temps modernes).

Fourni à MM. de T Almanach des longitudes pour un hommage à
l’immense talent du grand Madrier-Longeau.

Un paquet d’asperges montées.

Un pantin qui se meut comme un député du centre , à volonté.

Un beau valet de cœur (l’écrivain a mis, valet de cour. Ces prolé-
taires sont si stupides!).

Une girdffe en papier mâché et un joli compliment à l’usage de
tous les portefeuilles.

Ah!... bien !...

Ali !... bon !...

Très-bien !

Très-bon !!...

Livré au journal le Bon Sens pour son ennemi irréconciliable,

M. Guizot.

Un canapé rococo, où l’on peut faire toutes sortes de bêtises , telles
que préfets, sous-préfets, receveurs, buralistes et gardes-cham-
pêtres.

Une fiole d’esprit. (Elle est vide.)

Un ballon bien soufflé.

Des histoires id.

Quelques ustensiles de physique, politique, monarchique, démo-
cratique et économique.

Essences, quintescences, extraits, etc., etc., etc.

Un jésuite doctrinaire, espèce de Ramponneau qui retombe tou-
jours sur ses pieds.

Plus, quelques rébus logogriphiques et amphigouriques.
 
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