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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 160 (28 Novembre 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0286

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4' ANNÉE-

-—Numéro 160. -

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Deryille), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat. ;—
Tout ce cjui a rapport aux dessins doit être adressé à

M. Ch. Philipon.

CASTIGAT R1DEXD0 MORES.

28 novembre. 183S

Les réclamations, abonnement et envois d’argent doivent.
être adressés , franco ,' à M. Ch. PhILIpON , directeur
du journal, au Bureau de la Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert. - .


POLITIQUE,

IRE ET SCÉNIQUE

OU SS TB.OTT7SHT EZFOSÉS

LES MOTIFS SECRETS , REELS ET VERITABLES

De l’tnuioU'Ucmnu tse la branche cabettf rt ritotuinu.

Le nouveau réglement d’étiquette publié par Y Almanach royal et
décrétant que, dans les premiers jours du deuil, le roi et toute la cour
porteront habit, veste, chapeau, culotte , cravatte, bas , souliers de
couleur violette ; ce réglement, dis-je, s’est partagé, celte semaine,
l’attention publique avec le mémorable procès des puces travailleuses
contre les pitces industrieuses. La Caricature doit une mention spé-
ciale à l’un et à l’autre de ces deux graves évéuemens.

En ce qui concerne le cbamp clos des puces, je ne puis mieux faire
que de vous renvoyer aux grands et petits journaux et notamment au
Charivari, qui vous dépeindront comme quoi la princesse Victoria,
la future-passée du prince Rosolin , honore de son admiration les
puces industrieuses, tandis que M. Vatoul et ledit prince Rosolin ont
donné vingt sous et leur protection aux puces travailleuses, ainsi que
beaucoup d’autres détails extrêmement piquans, touchant ces mêmes
puces.

En ce qui concerne le réglement d’étiquette, je suis heureux de
pouvoir vous offrir un document important, dont le hasard m’a pro-
curé la découverte, et qui me paraît destiné à jeter un grand jour
sur l’esprit qui a présidé à cette merveilleuse conception contem-
poraine.

Voici ce document :

RAPPORT A L’ORDRE DE CHOSE PAR SONTALIVET. >

Depuis bien long-temps, nous méditionsune réforme qui intéresse
au plus haut point la dignité de votre gouvernement, ainsi que la
bonne adminislation de votre garde-robe.

Le costume simple et bourgeois que vous vous êtes fait une habi-
tude déporter avant, pendant et après juillet 1830, vous donnait et
vous donne encore mauvaise tournure auprès des puissances étran-
gères. Ces puissances, jalouses, comme on sait, de la stricte observa-
tion des lois de l’étiquette, disaient, en vous voyant cheminer pédès-
trement, avec votre auguste rifïlard et votre feutre encocardé :

« Voilà une royauté bien mal fagottée ! on lui a pris mesure sur une
guérite ; cette redingote procède probablement en ligne directede
Louis-le-Gros 5 ce chapeau était celai de Clodionde-Chevelu, et cette
culotte ne peut qa’être celle que le bon roi Dagobert mettait toujours
à l’envers, etc., etc., etc. ; » et autres malins propos, non moins fâ-
cheux pour la mémoire de vos aïeux et la majesté de votre couronne,
que pour l’amour-propre de l’intendant de votre magnanime garde-
robe.

Il est temps, Pensée, de mettre un terme à ces mauvais bruits ; d’ail-
leurs, je ne crains pas de le dire, ces façons bourgeoises et popula-
cières qui ont eu tant de succès en 1830, sont déjà bien usées, et votre
auguste redingote aussi.

Il est donc urgent de prendre de nouvelles mesures pour mainte-
nir votre gouvernement et votre garde-robe au rang qui leur appar-
tiennent en Europe. C’est précisément ce que je vais avoir l’honneur
de proposer à votre majesté.

Après avoir fait expertiser vos augustes hardes par M. André du
Haut-Rhin, la capacité la plus compétente en ce qui touche la durée
des vieilles redingotes, je me suis convaincu qu’il devenait urgent
de repromulguer aux Tuileries, le titre du code de l’étiquette relatif
au costume, et de la rigueur duquel la force des circonstances nous
a trop long-temps forcés de nous départir.

Restait à choisir la couleur et la forme dudit costume. J’ai
été déterminé sur ee point par des considérations particulières, dont
je vous dois un compte fidèle.

Nous avons rapporté, comme vous le savez, de votre dernier
voyage en Normandie, une quantité considérable dê pièces d’étoffes
dont l’industrie rouerinaise, louviériste, sédanesque, caenne et falai-
sienne vous a fait hommage, et que vous avez reçues toujours avec
nn nouveau plaisir.

Or, il se trouve par une circonstance malheureuse, que toutes ces
pièces d’étoffe sont de couleur violette. Je dis par une circonstance
malheureuse, car il est impossible de tirer bon parti de cette couleur
qui généralement se porte peu. Un assortiment varié de couleurs eût
trouvé bien vite à s’écouler, grâce à l’ampleur de votre belle et in-
 
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