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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1833 (Nr. 113-164)

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Numéro 118 (7 Février 1833)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26557#0038

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Numéro 11.8.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dcrville), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat.—
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à
M. Ch. Puiuipon.

3“' ANNÉE.

7 FÉVRIER 1855>*

Les réclamations, abonnemcns et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Ch. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature , galerie Vcro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

CISTI04T RIDEKDO MORES.

POLITIQUE , MORALE , LITTERAIRE ET SCENIQUE,

LIBRE ENFIN!

Enfin, les portes de Sainte-Pélagie se sont ouvertes pour nous, et
le guichetier nous a tiré, cette fois, sa casquette d’adieu. — « Adieu,
« adieu, brave homme! adieu pour quelques jours, du moins! Si ce
« n’est la fantaisie qu’il peut prendre à ton pourvoyeur de m’accu-
« ser, en -désespoir de cause, d’être l’auteur de l'attentat horrible,
« je ne reverrai pas ce soir ta blafarde figure ; je ne reviendrai pas
* crayonner sur tes noirs corridors ma trois cent quatre-vingt-
« seixième poire. Une par jour de captivité. Adieu ! Mes comptes sont
« à jour maintenant avec ton royal maître ! »

Il y a deux fois vingt-quatre heures que nous disions cela ; deux
fois vingt-quatre heures seulement que, retournant sans escorte
enfin vers nos bons amis de Chaillot, nous passions devant le palais
de la monarchie; et que, nous arrêtant sous scs fenêtres dorées, nous
la saluions involontairement du geste, comme si elle eût été là , cette
gracieuse monarchie qui, durant treize mois, a bien voulu se char-
ger de notre logement et de notre nourriture, moyennant quelques
milliers de francs de pension, sous le titre d’amendes. Si elle eût pu
Sous voir, là, au bas de ses fenêtres, libre enfin, c’est-à-dire sans
gardes, ce qui est la liberté maintenant; libre donc, nous la Carica-
ture, nous le Charivari, nous plus tard.... que sais-je? Si elle eût pu
nous voir, cela je n’en doute pas, lui eût fait grand plaisir.—« Salut,
salut, gracieuse monarchie! — Hé! c’est cette chère Caricature ! —
Comment cela vous va-t-il, monarchie? — Pas trop bien. Et vous?
—- Mais.... comme vous voyez : libre enfin ! — Libre enfin ? Ah! tant
mieux !... ce que vous me dites-là me cause une sensible joie. — J’en
suis persuadée. — C’est bien ce que j’ai toujours désiré; et la nou-
velle de votre mise en liberté est une de celles que je reçois toujours
avee un nouveau plaisir. —Merci, monarchie.—Adieu, Carica-
ture. -— Au revoir, monarchie. »

Du reste, il faut bien le dire, ce sentiment dé bonheur qu’on peut
éprouver si naturellement à se sentir libre, à respirer le grand air de
*uut le monde, après treize mois de l’air d’une prison ; ce sentiment
11 est pas le plus fort de ceux qui nous ont agité, nous , à notre ren-
iée dans la vie commune. Nous vivons dans un temps où les émotions
^°yces tiennent peu de place au cœur.

Si donc nous nous sommes senti heureux de notre liberté, c’est
cpi alors nous aussi nous pouvions, commecitoyep, comme républicain,
fevendiquer personnellement notre part du danger, s’il doit y en
avoir, dans la défense de la révolution de juillet, de cette révolution
jjue d’audacieuses provocations ont menacée ces jours derniers. S’il
aut que notre sang coule pour démentir certains reproches, ou stu-

pides ou infâmes, que des niais parmi les nôtres (il y a des niais par-
tout! ) ou de vils calomniateurs parmi nos ennemis, n’ont pas craint
de nous adresser relativement a nos prétendus ménagemens envers
les légitimistes, hé bien, soit! que ce démenti soit donné!

Enfin, pour descendre à des considérations moins élevées, comme
journaliste maintenant, comme père de la Caricature, nous devons
nous féliciter de nous retrouver près de notre fille à nous, fille mo-
deste , sage, retenue, bien élevée, sachant le dessin passablement,
et l’orthographe assez ; qui ne fait que croître et enlaidir ; fille rieuse,
fille moqueuse et cancannière; bonne fille au fond; qu’une porte de
prison ne séparera plus désormais de nous, nous l’auteur de ses jours,
qui ne pouvions lui parler qu’à travers des grilles, au bruit de ver-
roux ; et dont les heures de tendresse paternelle étaient rares, préci-
ses, difficiles, espionnées. Nos abonnés, plus d’une fois sans doute, ont
eu à nous tenir compte de ces difficultés, de ces impossibilités de re-
lations, avec une indulgence dont nous les remercions, et dont nous
tâcherons de les dédommager maintenant. Car, nous voici de retour
parmi nos bons amis, eux qu’aussi nous remercions, par une franche
poignée de main, de tout le zèle damis, de tout le dévouement de
patriotes, de tout le talent d’artistes et d’écrivains, dont ils ont
entouré notre enfant, qui est la leur aussi, durant notre longue sé-
paration. Ma présence, sous ce rapport, ne promet rien de plus sans
doute; mais enfin, je m’efforcerai que sous plusieurs autres, qui
ne peuvent que me regarder moi seul, nos abonnés s’aperçoivent
qu’en effet, mon zèle n’a plus à percer sans cesse les murailles d’une
prison.

Ch. PinnroN.

D’UNE NOUVELLE LOGIQUE ,

SANS COMPTER CELLE DE M. COUSIN , QUI N’EN EST PAS UNE.

Il y a la logique des faits, la logique des mots et la logique des
idées.

La logique des faits consiste à dire, notamment : la monarchie de
Juillet fait le bonheur du peuple. Exemples : la décadence de l’indus-
trie , la misère générale, les émeutes sans nombre, l’encombrement
dés prisons, et les ventes par autorité de justice sur la place du Châ-
telet.

La logique des mots, la plus vide de toutes, consiste à argumenter
d’un mot qui n’a pas de sens, et à en tirer des conclusions purement
verbales. La révolution d’Angleterre, l’équilibre européen , les traités
 
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